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Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]

Sybile
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Sujet: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Mer 25 Mai - 16:38
Le cœur de Sybile battait à tout rompre. Après ce petit pas, ce simple petit pas, elle n'aurait jamais été aussi éloignée du campement du cirque. Tous les ans, la troupe revenait à Viralys et tous les ans, ils s'installaient au même endroit. Depuis quelques années, c'était devenu un jeu. À chaque endroit, il fallait qu'elle aille plus loin. Son monde se limitait aux caravanes et pourtant, elle pouvait voir celui des autres se poursuivre à perte de vue. Sa mère était occupée, Valhart était en ville et personne dans le camp avait envie de surveiller l'unique enfant de la troupe lorsque la nuit commençait à tomber. À vrai dire, plusieurs fois, on avait essayé de la revendre lorsque sa génitrice avait le dos tourné, mais c'était sans succès : son corps trop maigre, sa mine boudeuse et sa bouche trop bavarde faisaient fuir tous les acheteurs, même les nobles en mal d'enfant. Devant ce constat, la petite fille regarda en arrière. Et s'en alla droit devant en courant sans poser de question, un sourire espiègle sur le visage.

Elle dévala la petite colline qui menait à Viralys, manquant plusieurs fois de tomber. Elle s'écorcha les pieds sur des cailloux légèrement plus pointus que d'autres, mais le goût de la liberté lui faisait oublier toute douleur. Quelle sensation merveilleuse et unique, se disait-elle. Pourquoi n'avait-elle pas prit son courage à deux mains plus tôt ? Après tout, ce n'était pas comme ci, on faisait réellement attention à elle, bien que Valhart semblât vouloir à nouveau tenter de se faire accepter par la fillette. Sybile ruminait ces sombres pensées avant d’accélérer le pas : qu'ils aillent tous au diable ! Sa mère, les gens de la troupe et surtout ce fichu beau-père ! Pour une fois, elle avait le droit d'être égoïste.

Il faisait déjà nuit lorsqu'elle arriva en ville. Les odeurs, les gens et plus simplement, la vie qui s'en dégageait lui donna le vertige. Tout était grand, beau et lumineux dans ses yeux d'enfants. Viralys lui apparut alors comme un monde enchanté ou tout ces rêves – bien cachés dans son cœur, pouvaient enfin se réaliser. Sybile regarda la petite bourse qu'elle avait à sa ceinture. Au cours des derniers mois, la fillette avait réussit à chaparder petit à petit, quelques pièces, principalement dans les robes de sa mère. À ses yeux, ces maigres réserves étaient un véritable trésor qui pouvait lui permettre d'aller au bout du monde si cela était son souhait !
Curieuse, elle suivit les odeurs et les rires vers la place des lumières. Les lampions brillaient de mille-feux, propageant une douce lumière sur les murs et dans les cœurs des habitants qui riaient, buvaient et mangeant de bons cœur. Sans le vouloir, Sybile se mit à sourire à son tour et se laissa entraîner par la bonne ambiance générale. Circulant entre les badauds, elle profita de la présence d'un groupe de musiciens pour danser.

La fête battait son plein et pourtant, elle décida de s'en aller, de voir autre chose, de découvrir toutes les possibilités que pouvaient offrir cette cité. Elle s’engouffra au hasard dans une rue adjacente à l'immense place scintillante avant de se perdre dans les artères de la ville. Ses jeunes yeux assistèrent aux minauderies des catins. Sa mère lui parlait souvent de femme qui, par obligation vendaient leurs corps aux hommes et que, grâce à Valhart, aucune d'entre elles ne devraient un jour subir pareil outrage. Sybile avait toujours cru que son beau-père les avaient d'une certaine manière sauvée. Mais lorsqu'elle voyait à présent ces belles-dames, richement vétues et souriantes... Elle se demandait si au contraire, il ne les avait pas plongés dans la misère. Peut importe, la fillette avait rapidement baissé les yeux pour continuer sa route dans la cité.

Absorbée par ses pensées, elle ne remarqua pas le changement d'ambiance. Les rues étroites et sales avaient laissé place à des allées bien plus espacées et propres. Au lieu d'être entourée par plusieurs petites maisons, celles qui l'entouraient étaient grandes... Et soudain, quelque chose attira son regard. Un chêne. Immense. Si grand qu'il aurait pu être l'arbre Mila ! Excitée par l'idée que l'arbre puisse être sujet à des légendes, elle se précipita dans la direction de ce dernier avant de tomber nez à nez avec un muret. Plutôt haut, Sybile le considéra longuement. Si l'objet de sa convoitise était dans un jardin, il devait sans doute appartenir à quelqu'un. Quelqu'un qui ne serait sans doute pas très heureux de voir une petite morveuse vagabonde près de son bien... La fillette se mordit la lèvre : devait-elle le faire ? Devait-elle prendre ce risque ? C'était si tentant mais à la fois si dangereux : que lui arriverait-il si elle se faisait prendre ? Personne ne la croirait si elle argumentait qu'elle ignorait que des murs étaient dressés pour délimiter une propriété privée. Finalement, après avoir pesé le pour et le contre, elle se lança à l’assaut du mur.

Son corps commençait à acquérir une musculature d'adolescente, ainsi, il lui semblait aisé de grimper d'autant plus que de multiples aspérités pouvaient lui servir de prises. Une fois au sommet, elle se hissa afin de reprendre son souffle. Le jardin était magnifique, digne d'une fable. Sybile se demanda si une princesse vivait là. Peut-être attendait-elle son prince charmant. Soudain, une lumière illumina une fenêtre. Le chêne n'était pas loin de la fenêtre. Oh, c'était si tentant de se faufiler jusque-là et de jeter un œil... Juste un petit œil ! Cela ne ferait sans doute de mal à personne ! Et puis, si jamais elle se faisait prendre, la princesse la défendrait : sa mère lui avait souvent raconté des histoires, notamment à propos de la princesse Lucina qui était un véritable modèle de conduite pour toutes les petites filles du royaume.

Dans le ciel, la lune était déjà haute. Au campement, ils devaient probablement avoir totalement oublié sa présence... Avec un peu de chance, la reine de ce magnifique palais voudrait peut-être d'une nouvelle fille ? Une petite fille aux cheveux blancs et aux yeux d'or, qui saurait danser à défaut de lire et écrire. Sybile inspira un grand coup avant de se laisser tomber dans le jardin, s'écorchant légèrement les cuisses sur les pierres du mur au passage. Mais, comme plus tôt dans la journée, la petite douleur ne l'empêcha pas d'avancer, au contraire. Discrète, elle se glissa jusqu'au tronc de l'arbre. Les premières branches étaient vraiment hautes, mais ce n'était pas vraiment un problème pour elle. La petite fugueuse cala ses orteils entre les ramifications du tronc avant de faire la même chose avec ses mains. Une fois stabilisé et habituée au contact désagréable du bois, elle commença son ascension jusqu'à la première branche. Une main après l'autre, un pied après l'autre, jusqu'à atteindre son but. Après, rejoindre la fenêtre qui l'intriguait était du gâteau ! Il lui suffisait de ne pas faire un faux pas et atterrir quelques mètres plus bas.

La branche qui la menait tout droit à la fenêtre était épaisse, mais elle préféra s'y installer à califourchon. Sybile se laissa glisser tout doucement jusqu'à ce qu'elle puisse avoir une bonne visibilité dans la pièce. La lumière lui semblait légèrement aveuglante, ainsi, elle plissa des yeux et s'y habitua progressivement. Elle distingua une forme humaine à l'intérieur, mais elle était trop loin pour pouvoir observer en toute impunité. Elle entreprit alors de se rapprocher un peu plus. Un petit mètre serait amplement suffisant pour satisfaire sa curiosité...

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Ven 27 Mai - 1:05
Cette journée s'annonçait éreintante pour la jeune Adaline. Pour une fois, elle aurait préféré enchaîner les cours que son précepteur lui enseignait. Elle n'en était certes pas friande, mais tout valait mieux que de se faire torturer...

Lorsqu'elle rentra dans ses appartements accompagnée de sa gouvernante après le déjeuner, elle n'était pas prête à se plier de bonne grâce à ses demandes. Il était totalement ridicule du point de vue de la jeune marquise de devoir se préparer toute une après-midi pour assister à une énième soirée. Une fois arrivée sur place, le visage de la jeune Adaline s'éclairerait sûrement de voir toutes ces merveilles s'étaler devant ses yeux. En attendant, elle passerait les prochaines heure de sa vie à se faire tirer les cheveux, à éternuer à cause de la poudre et à retenir sa respiration pour entrer dans sa nouvelle robe. Elle avait encore un peu de chance à ce niveau là pourtant, elle n'avait encore l'obligation de porter un corset. Elle avait déjà assistée à l'habillage de sa mère par le passé, et il semblait que plus l'on grandissait, plus le supplice à subir pour être belle était insupportable. Une chose était sûre, Adaline n'était pas pressée de grandir. Un poids bien trop lourd porterait sur ses épaules pour trouver un prétendant. Elle n'était même pas sûre de pouvoir se marier à un autre noble. Il la rejetterait certainement immédiatement en voyant les plumes qui recouvraient son dos.

Elle ne comprenait pas réellement pourquoi tout le monde s'évertuait à détourner le regard dès qu'elle se déshabillait. Même Louisine qu'elle considérait comme sa véritable mère était incapable de lui toucher le dos. Elle n'avait jamais reçu de câlins de sa part alors qu'elle voyait régulièrement d'autres enfants du même âge y avoir droit. Elle n'en était pas particulièrement jalouse, juste interloquée. Elle se demandait parfois si cette partie de son corps n'était tout simplement pas maudite. C'était très certainement la seule solution pour qu'autant de personne la renie à ce sujet. Ses parents l'avaient prévenue que si elle ne faisait pas attention à cacher cette partie d'elle, des hommes viendront l'enlever à sa famille et la vendront à un bon prix sur un marché aux esclaves. À sa naissance, son propre père l'avait reniée. Bien entendu, elle ne savait pas encore toute la vérité sur sa conception. Elle ignorait que celui qu'elle appelait père, n'avait aucun lien de sang avec elle. La tirant de ses pensées, Louisine lui ordonna de  venir s'installer devant le miroir. La séance de torture allait pouvoir commencer sans plus tarder.

Au préalable, sa gouvernante lui avait lavé les cheveux puis tout en les séchant, elle avait passé une huile de sésame. Sa longue chevelure de jais étaient à présent luisant et Louisine s'évertuait à passer une brosse dans son épaisse tignasse. Ce n'était toutefois pas une mince affaire et bien que sa nourrice tente de la détendre en chantant son air préféré, Adaline ne pouvait retenir quelques grimaces. Malgré tout, ces bouts de ficelles surplombant sa tête faisaient aussi partie de son corps et les maltraiter n'apportait sûrement rien de bon à sa bonne santé. L'heure et demi suivante fut destinée à lui confectionner une coiffure des plus sophistiquée. La petite fille se demandait souvent s'il était autant nécessaire de lui donner un air de princesse. Ce n'est pas comme si elle pouvait rivaliser avec les grandes dames qui éblouissaient la galerie.

"Louisine, pourquoi as-tu toujours besoin de me rendre aussi belle pour ce genre de soirée? Ce n'est pas comme si qui que ce soit allait me remarquer ce soir en particulier."

Pour toute réponse, Louisine sourit à son reflet. Elle se pencha par dessus son épaule, regardant son chef d'oeuvre d'un air fier.

"Il suffit d'un soir pour que ton avenir s'illumine."

Lui tapotant le dessus du crâne avec le revers de la brosse, elle ajouta en plaisantant.

"Et puis ne sois pas ingrate, c'est un travail assez fastidieux comme ça!"

Adaline émit un léger rire à cette remarque. Sa nourrice était réellement la personne qui pouvait faire voler ses doutes en éclat en moins de temps qu'il ne lui en fallait pour les exprimer. Elle se laissa maquiller et habiller sans rechigner pendant les trois heures suivantes. Elle ne pu toutefois empêcher son corps de se crisper tout de même en voyant le malaise dans les yeux de Louisine lorsqu'elle remonta sa robe sur ses frêles épaules. Elle n'appréciait réellement pas ces plumes. La jeune fille se sentait pourtant réconfortée de les avoir près d'elle le soir au moment de se coucher... Pourquoi personne ne pouvait voir le bon côté des choses à ce sujet? Elle était différente, mais c'était certainement pour de bonnes raisons. Il lui prenait même parfois de rêver qu'en grandissant, des ailes viendraient à lui pousser et qu'elle pourrait s'envoler parmi les pégases et les wyverns. Elle espérait tellement que ce jour viendrait. Mais en dix ans d'existence, cette masse de plumes blanches étaient restée au même endroit et n'avait pas donné l'impression de vouloir s'agrandir. Comme par réflexes, Adaline fit rouler ses épaules, espérant sentir quelque chose de différent sur ses omoplates. Elle lâcha un léger soupir de dépit en ne remarquant aucune amélioration dans sa condition. Elle ne pourrait pas s'envoler ce soir.

Après un baillement, Louisine finit par la quitter. Elle lui conseilla de s'endormir quelques instants pour pouvoir tenir toute la soirée, sans que ses parents ne soient obligés de vérifier sous toutes les tables où la petite fille s'était endormie. Adaline promit d'essayer, mais maintenant que les préparatifs étaient terminés, elle était tout simplement surexcitée de se rendre à cette fête. Ce qu'elle préférait dans ses occasions étaient évidemment le buffet en tout premier lieu. La nourriture était à se damner. La seconde, était de s'asseoir sur une chaise et d'observer les grandes personnes virevolter ensemble au rythme de la musique dans un mélange étonnant de couleur. Elle s'endormait parfois sur place, hypnotiser par leurs cohésions. D'autres fois elle était attirée par une erreur commise par l'un des danseurs et elle passait le reste de son temps à observer le prochain manque à l'homogénéité du groupe.

Généralement, d'autres enfants étaient présents pour jouer dans les jardins nocturnes. Adaline n'avaient toutefois que très peu le droit de les suivre dans leurs escalades. Si jamais sa robe se déchirait dans un faux mouvement et que son dos était visible, la réputation de ses parents en serait tâchée. Elle n'en comprenait pas très bien la raison mais préférait leur obéir. En ressassant ces pensées, la jeune fille essaya de s'endormir mais elle en était tout bonnement incapable. Elle s'échappa alors de ses draps et se dirigea vers sa porte fenêtre, souleva les rideaux et l'ouvrit. L'air frais la remettrais certainement d'aplomb. Trop occupée par ses préparatifs, Adaline n'avait toutefois pas aperçut une enfant d'à peu près le même âge qu'elle se rapprocher furtivement de sa chambre. Elle poussa immédiatement un cri à sa vue et referma sa fenêtre le plus vite possible. Son coeur battait la chamade, et la voix de Louisine la tira de sa torpeur.

"Tout va bien mademoiselle? Avez-vous besoin de moi?"

La jeune file rassembla ses idées avant de lui répondre. Sa voix ne devait en aucun cas trahir sa frayeur.

"Non tout va bien nourrice, j'ai juste fait un mauvais rêve. Je vais essayer de me rendormir."

Prenant alors son courage à deux mains, Adaline souleva son rideau et observa l'extérieur.

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Ven 27 Mai - 16:31
Les yeux ronds comme des soucoupes, Sybile était aux anges. Il y avait bel et bien une princesse dans cette belle demeure. Un sourire franc se dessina sur ses lèvres, découvrant sa dentition encore enfantine et un peu troué. La petite fille était excitée, curieuse et impatiente. Oserait-elle frapper à la fenêtre ? Ferait-elle le premier pas ? Après tout, la belle demoiselle à l'intérieur n'avait pas l'air beaucoup plus vieille qu'elle. Pourraient-elles devenir... Amies ? Tout en pinçant fort ses lèvres entre ses dents, elle se mit à rougir sous les effets de la joie. Enthousiaste, elle se voyait déjà prendre le thé en sa compagnie tout en discutant de tout et de rien, picorant des petits biscuits occasionnellement. Mais pour l'instant, elle devait refréner ses envies : une domestique était encore dans la pièce et faire trop de bruits pourraient trahir sa présence.

Alors, elle s'allongea sur la branche à plat ventre. La tête posée dans le creux de ses mains, elle observa attentivement, ce qui semblait être la fin de préparatif pour une soirée. La petite espionne soupira : la jeune princesse était si belle, gracile. Elle avait de somptueux cheveux noirs que Sybile devinait long en vue de l'improbable coiffure qu'elle portait. Quant à ses habits, elle avait enfilé une robe qui était tout simplement divine. Beaucoup d'enfants auraient été jaloux de la jolie petite inconnue, mais pas Sybile. Elle n'avait pas les cheveux bien peignés, juste une tresse réalisée maladroitement par ses soins et son seul vêtement étaient cette robe informe, de couleur beige devenue légèrement marron à cause de l'usure et de saleté. Ses doigts ainsi que ses pieds étaient crasseux. Elle n'avait rien alors que celle qu'elle observait possédait tout. Et cela la rendait encore plus merveilleuse à ses yeux. Cette inconnue lui semblait être sortie d'une fable.

La suivante s'en alla et la princesse quitta son champ de vision. Sybile eut beau se tortiller dans tous les sens, rien n'y fit : impossible de la suivre et de savoir ce qu'elle ferait. Alors, elle décida de quitter sa position désagréable, pour se rasseoir correctement sur l'épaisse branche. Son petit cœur battait la chamade. Si de telles maisons existent, si de telles jeunes filles existent, alors, peut-être que son rêve n'était pas perdu. Secrètement, la fillette espérait qu'un jour quelqu'un de bon et gentil lui tende la main. Au cirque, elle n'avait aucun ami. Voilà ce qu'elle voulait vraiment, un ami. Quelqu'un a qui parler, quelqu'un avec qui partager des choses ou simplement pour passer du temps à ne rien dire. La troupe ne comportait aucun autre enfant et toute la journée, on la forçait le plus souvent à s'entraîner à la danse, au jonglage ainsi qu'aux acrobaties en compagnie de sa mère. Une mère qui ne la regardait pas. Une mère qui ne s'occupait pas d'elle. Une mère qui n'avait d'yeux que pour Valhart. Mais, c'est ce que font tous les parents, non ?

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas que la petite princesse était revenue à la fenêtre et c'est, son cri strident, au travers de la vitre qui la fit sursauter et revenir à la réalité. Sybile manqua de tomber, mais elle se raccrocha fermement à la branche avant de revenir souplement dans sa position initiale. L'inconnue referma rapidement les rideaux. Des voix étouffées parvinrent à l'espionne, mais, elle ne comprit presque rien. Mais quelques secondes plus tard, le rideau se leva de nouveau. Doucement, Sybile se rapprocha. Son sourire grandissant un peu plus à chaque centimètre jusqu'à arriver à la fenêtre. Rouge de plaisir, elle remit sa robe ainsi que ses cheveux en place, faisant de sa crinière déjà désordonnée, un joyeux bazar, juste avant de descendre de la branche pour ensuite prendre appui sur le petit balcon lié à la porte-fenêtre. La gorge nouée, elle tapota légèrement au carreau.

« Salut !! » Dit-elle joyeusement.
« Tu m'ouvres ?! » S'exclama-t-elle, peut-être un peu trop fort à cause de son enthousiasme. Aussitôt, la fillette plaqua ses mains sur sa bouche et regarda vers le sol. Personne n'était là, alors, il y avait peu de chance pour qu'on l'ait entendu. Tant mieux, car elle avait encore beaucoup de choses à dire !

Mais pour l'instant, il lui était impossible de faire part de toutes ses pensées à la princesse : celle-ci, en dépit de tout bon sens, ne lui ouvrait pas ! Les jeunes filles des fables n'hésitaient jamais pourtant ! Oh, peut-être n'avait-elle pas la clef de sa fenêtre ? Sybile lui adressa un sourire franc, avant de farfouiller dans sa tignasse. Victorieuse, elle en sortie une épingle qu'elle introduisit savamment dans la serrure de la fenêtre. Étonnement pour un si joli château, le modèle de serrure n'était pas bien différent de ceux que les roulottes de son cirque, rendant l'opération d’ouverture d'autant plus aisée. Bien qu'on ne lui ait jamais appris à forcer une serrure, Sybile avait acquis cette connaissance lorsqu'elle avait commencé à avoir envie de prendre l'air. Valhart, sous le prétexte d'assurer sa sécurité, interdisait à la fillette de sortir depuis des années. Mais peu de gens allaient en ville. À vrai dire, elle n'avait jamais vu personne, en dehors de lui, quitter le camp et le chapiteau.
Après quelques minutes d'efforts, la porte-fenêtre finit par céder.

« Coucou !! » Entonna-t-elle joyeusement.
« T'es une princesse ?? » Demanda Sybile presque aussitôt après avoir salué l'inconnue.
« Moi, je suis Sybile ! Enchantée !! Je viens du cirque qui s'est installé pas loin de la ville. Est-ce que tu es venue nous voir ?? Si oui, je dansais et je faisais des acrobaties ! » Elle laissa filer un petit silence et finalement, elle ne tenait plus et commença à déverser un flot de questions.
« Tu t'appelles comment, toi ?? Tu vis ici toute seule ?? Il y a un dragon qui garde la porte ?? Est-ce que tu aimes le thé ?? Tu as des frères et sœurs ? T'as quel âge ? C'est quoi ta couleur préférée ?? As-tu déjà embrassé un prince ?? Est-ce que c'est vrai que les princesses ne mangent que des gâteaux ?? Ton papa est le roi de Rosanne ?? Tu as un cheval, comme une vraie dame ?? Moi j'aimerais bien en avoir un, mais Valhart dit que ça me servirait à rien, il est trop méchant ! Est-ce que tu sais danser ? On danse ensemble ?? Est-ce que tu as déjà rencontré un chevalier ?! [...]»

La petite espionne enchaîna les interrogations, toute plus rapidement les unes que les autres, les yeux brillants. Son sourire était franc, sincère et ne semblait pas vouloir quitter son visage, au contraire, ce dernier s'étirait de plus en plus, au fur et à mesure des questions qui lui venaient en tête, sans cesse. Et puis, elle commença à devenir plus timide. Et le rouge gagna ses joues. Sybile agrippa le bas de sa robe. Il était sale et déchiré, mais ses mains étaient dans le même état, alors ça n'avait pas beaucoup d'importance pour elle. Gênée parce qu'elle s’apprêtait à dire, elle commença à vaciller de droite à gauche et légèrement d'avant en arrière.

« Tu veux bien être mon amie ? »

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Sam 4 Juin - 0:58
Il y avait effectivement quelqu'un dehors. Adaline avait toutefois observé l'inconnue trop rapidement pour comprendre de qui il s'agissait. Ce n'était qu'une enfant. Certainement du même âge qu'elle. Elle était nue pied avec les cheveux en pagaille et une robe usée. Sa mère aurait rougie de honte de laisser sa fille se balader ainsi. Même si le jeune fille avait prit l'habitude de porter des vêtements d'homme pour jouer dans le jardin, sa mère faisait en sorte qu'ils soient toujours de la meilleure qualité possible. Rien que par ce coup d'oeil, la jeune marquise compris que cette intruse n'était pas de sang noble. Une domestique non plus, elles savaient se tenir à leurs places. Il s'agissait donc de la dernière solution: une roturière. Comment avait-elle même réussi à entrer dans leur domaine? Étrangement, la jeune Adaline ne se sentit plus autant en sécurité dans sa prison dorée.

Alors même qu'elle réfléchissait à tout cela, la jeune fille s'était approchée de la vitre. Alors qu'elle essayait de parler, la buée s'amoncelait sur le verre. Intérieurement, la jeune marquise leva les yeux au ciel. C'était là le pire moyen que la roturière avait trouvé pour passer inaperçue. Louisine remarquerait tout de suite cette tâche inhabituelle et Adaline commençait déjà à réfléchir au mensonge qu'elle pourrait lui donner. Celui-ci ne risquait pas d'être évident à faire avaler. L'enfant des rues commença alors à faire de grands gestes pour qu'elle ouvre la porte. Un petit sourire commença à s'étendre sur les lèvres de la jeune marquise lorsqu'elle comprit que son invitée surprise essayait de forcer la serrure. En réalité, Adaline venait juste de l'ouvrir ce qui faisait qu'il n'y avait pas d'obstacle outre mesure. Son sourire s'élargit encore un peu plus quand elle entendit le "clic" de verrouillage de la porte. Toutefois la roturière ne s'en était pas rendue compte et s'acharne une nouvelle fois à ouvrir la fenêtre. Elle réussit finalement ce tour de force surexcitée par sa réussite.

Ce n'est qu'à ce moment-là qu'Adaline se rendit compte de ce qu'elle avait fait. Elle avait laissé entrer une parfaite inconnue chez elle qui pouvait très bien être que l'appât destiné à la piéger et à l'emmener loin de sa famille. Ses parents l'avaient déjà assez prévenue à ce sujet. Effrayée, elle se contenta de reculer sous l'assaut des questions de l'intruse, gardant les yeux rivés sur la fenêtre attendant de voir surgir n'importe qui. Elle pensa même à crier, mais sa gorge restait nouée et aucun son ne semblait vouloir en sortir. Elle attendit, agonisant, mais personne ne vint... Elle fut d'ailleurs surprise de ressentir une pointe de déception à cette idée. Personne n'était venue la kidnapper. Elle aurait dû être heureuse, sauter de joie, mais elle était juste déçue de ne pas avoir pu s'évader de ces murs, de voir le monde qui l'entoure. Elle ne connaissait que des on-dits. La vie ne pouvait pas être si dangereuse, et monotone qu'on le lui disait. Elle n'avait rien pour lui prouver le contraire toutefois. À moins que...

La jeune marquise reporta alors son attention sur la jeune fille. Elle avait écouté son enchaînement illogique de questions d'une oreille distraite, et il fallait maintenant qu'Adaline fasse appel à toute la concentration dont elle était capable, pour se rappeler les mots exacts et s'efforcer de répondre le mieux possible. Ce n'était pas vraiment évident. Déjà, l'intruse s'appelait Sybile. Il était assez sympathique de pouvoir mettre un nom à cette excentrique de premier ordre. Jamais la jeune marquise n'avait pu rencontrer une personne de cet acabit, n'ayant absolument aucun filtre pour empêcher certaines paroles de passer. Adaline avait tellement prit l'habitude depuis sa plus tendre enfance qu'elle ne savait même plus faire la différence entre ce qu'elle disait et ce qu'elle pensait réellement. Et encore, du haut de ses 11 ans, ce n'était pas comme si on lui accordait souvent le droit de parler en public. Elle s'attela alors à répondre le plus brièvement possible, comme si elle récitait une leçon.

"Non, Non, Adaline, Non, Non, Oui, Non, 11, Jaune, Non, Non , Non, Non... Raaaaaah!!! Mais je n'arrive pas à répondre à toutes tes questions! Tu veux bien ralentir le rythme juste un tout petit peu??"

Sans le vouloir, la jeune marquise avait fini par hausser le ton et elle tendit l'oreille pour vérifier que personne ne viendrait les importuner. Elle poussa un léger soupir en n'entendant pas âmes qui vive dans la demeure. Chacun devait être parti se reposer avant la soirée, pas besoin d'avoir peur. Adaline ne comprenait pas non plus sa réaction. Elle aurait dû prendre de haut cette gamine des rues, et la renvoyer chez elle avec un coup de cravache mais d'un autre côté, sa présence l'apaisait particulièrement. Elle n'avait pas l'habitude de côtoyer d'autres enfants de son âge, trop réservée pour intéresser n'importe quel chenapan de fils pourris gâté. De toute façon, même si elle en avait eu l'occasion, sa mère l'aurait éloigné de lui aussi sec, de peur que qui que ce soit découvre son secret. La jeune marquise ne vivait pas dans une tour pour rien. Personne du monde extérieur n'avait droit de l'approcher. Peut-être que si son statut évoluait, elle aurait pleins d'après-midi de libre à passer avec ses petits camarades. En attendant elle se sentait seule et Sybile était certainement la solution à son ennui.

"Désolée je me suis un peu emportée..."

L'enfant en face d'elle se contentait d'être gênée et Adaline elle-même ne savait pas où se mettre. Elle n'aurait certainement pas dû hausser le ton. Ce n'était pas son attention. Elle voulait simplement que le débit de paroles prononcées se calme légèrement. En réalité, voir quelqu'un lui parler aussi spontanément était assez rafraîchissant. Sa nourrice le faisait elle aussi, mais elle le faisait toujours d'un ton taquin, supérieur à la jeune marquise. C'était assez naturel après tout, Louisine était une adulte tandis qu'Adaline ne pouvait pas faire grand chose du haut de ses 11 ans. Un jour, elle gouvernerait la Rosanne, elle en était certaine. Mais en attendant, elle devait se plier aux règles. Elle en avait assez de ne pas pouvoir être simplement une enfant. Elle n'avait pas le droit d'être idiote, de faire honte à ses parents, mais elle ne pouvait pas toujours avoir réponse à tout. Avoir une amie à qui tout confier, ce ne serait pas plus mal, n'est-ce pas?

"Je... je ne sais pas si j'ai le droit... Mais on peut essayer pas vrai? On peut essayer d'être amie!"

C'était tout ce qu'elle pouvait promettre, mais elle espérait réellement que cela suffirait.

"Reprenons depuis le début. Je suis Adaline d'Escrots d'Estrée, marquise de Rosanne, 11 ans et effectivement j'ai un cheval, il s'appelle Vaillant, il va super vite! Mais je suis bien trop jeune pour avoir fait tout ce que tu me demandes!"

Elle eut un rire cristallin en répondant cela.

"Ce n'est pas pour autant que je n'en rêve pas! Toi aussi tu en rêves pas vrai? Ma mère dit que tous les rêves sont réalisables si l'on travail assez dur!"

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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Lun 6 Juin - 12:15
Le flot de questions s'était rapidement tari juste après que la petite marquise lui demande de ralentir. Sybile légèrement confuse regarda ses pieds. Ce n'était pas à la petite princesse de s'excuser, au contraire ! C'était à elle. Pour une fois qu'elle avait la chance de rencontrer une personne de son âge, il fallait qu'elle fasse tout échouer... Valhart lui disait souvent qu'elle ratait toujours tout, sauf ses acrobaties et ses danses. Peut-être avait-il raison, finalement. Peut-être était-ce même-là, la raison de son isolation ? Si les gens la découvraient, ils arrêteraient de venir au cirque ? Le chapiteau serait alors vide de rires et de vies. Impensable ! Les représentations étaient sa seule échappatoire dans ce petit monde un peu trop réglé. C'étaient aussi les seuls moments qu'elle partageait avec sa mère, puisqu'elle avait la chance, et même l'honneur, de se produire en compagnie de cette mère qu'elle aime tant et qui pourtant, la rejette.

Mais, il semblait que malgré le ton qui avait été un peu plus rude, la jolie fillette qui se trouvait face à elle était encline à accepter son offre. Elle l'avait timidement dit, mais, elle considérait la chose. Les yeux de Sybile s'illuminèrent d'un coup, s'ouvrant comme des soucoupes, trop heureuse que son désir d'avoir un ou une ami(e) se réalise. La jeune noble se présenta et pendant quelque instant la petite vagabonde eut une absence : comment pouvait-on porter un nom aussi... Compliqué ?! Et surtout, comment faisait-elle pour le retenir sans se tromper. Mais l'annonce de la possession d'un cheval et des paroles de la mère d'Adaline lui redonnèrent un peu de consistances. Quelle vie de luxe et de joie elle devait mener ! Cette nouvelle copine était vraiment intéressante, passionnante, fascinante.

« C'est différent de ce qu'on m'a toujours dit ! J'espère q'c'est ta maman qui a raison ! » Dit-elle doucement en affichant un grand sourire sincère. Sans réellement demander la permission, elle se glissa à l'intérieur de la chambre, l'air froid et la chaleur de la pièce lui donneraient la mort avec la tenue fine qu'elle portrait. Les adultes du cirque veillaient toujours à ce qu'elle ne soit pas malade, à ce qu'il ne lui arrive jamais rien. Comme-ci on la gardait dans un écrin pour un événement spécial. Mais, Sybile s'était toujours dit qu'elle se fourvoyait en pensant cela : que pourrait lui réserver le destin, de « spécial » ? Rien, elle était une fillette des rues : sale, mal instruite et légèrement trop bavarde sur les bords.

« Moi, je n'ai pas de nom de famille. Je suis juste Sybile. Je ne sais pas trop quel âge j'ai, mais t'as pas l'air plus vielle que moi, alors, on va dire que j'ai 10 ans. J'ai toujours voulu une grande sœur ! Surtout si elle a un cheval
» Dit-elle doucement, alors qu'elle regardait la pièce sous toutes les coutures, en tournant légèrement sur elle-même. La fin de la phrase était teintée de joie grâce à un petit rire enfantin qu'elle lâcha à propos de l'équidé.

« J'ai l'impression qu'être marqui-ouise, c'est être une princesse, mais en mieux !! » Conclut-t-elle après avoir tout regardé, observer et enregistrer dans sa mémoire. Après tout, si un jour un prince venait à son spectacle et qu'il l'épousait, elle voudrait une chambre identique à celle-ci, avec vue sur un chêne.

Mais quelque part, son cœur se pinça. Cette petite princesse qui avait tout lui semblait bien triste tandis qu'elle qui n'avait rien, s’efforçait d'être la plus joyeuse possible, car, selon les propres mots de sa mère « On ne charme personne et surtout pas une audience si on fait la moue ! » - la remarque avait été suivit d'une claque cinglante, imprégnant avec force la leçon du jour en plus d'être une punition pour ne pas avoir été charmante lors d'une représentation. Adaline avait-elle le droit d'être triste ? N'était-ce pas un mal réserver aux petits gens ? Partout où elle allait, elle voyait bien ce décalage entre les riches et les gens de classes sociales inférieures. Mais, son jeune esprit ne mettait jamais le doigt sur le problème. Et de toute façon, ce genre de considération n'étaient pas de son âge.

« Moi, je rêve pas beaucoup. Tout ce que j'ai dit, je ne peux pas le faire. C'est pour les princesses. Ou les marcize...marqwises. Et puis comment est-ce que je pourrais épouser un prince, je ne sais même pas lire ! Je suis trop bête pour ça, c'est Valhart qui me l'a dit!» Dit-elle, doucement en rigolant. C'est vrai que Valhart lui avait toujours dit qu'elle était trop idiote pour lire. Un jour où elle avait demandé à ce qu'on lui apprenne, le directeur du cirque lui avait simplement répondu que lire ne s'apprenait pas, que c'était un don inné et que seuls les idiots naissaient sans ce savoir. Sybile avait serré les poings pour pouvoir contenir ses larmes avant de les déverser derrière la caravane qu'elle occupait avec sa mère.

« Et toi, tu rêves de quoi ?? » Dit-elle doucement en se rapprochant doucement de la fenêtre.

Dans l'esprit de Sybile, la question était simple. Pour elle, la petite Adaline, ne devait rêver que de romance ou de duel à l'épée pour sa personne entre deux beaux jeunes hommes. Ou peut-être rêvait-elle d'une robe si belle qu'elle en éclipserait la lueur du soleil. Dans tous les cas, elle n'imaginait pas que sa nouvelle amie puisse rêver à autres choses que des futilités. Elle était jolie, avait une belle robe, une chambre incroyable – et qui sentait bon, de cheveux bien peignés et soyeux... Même un cheval

« Tu veux qu'on aille jouer dehors ?! » Demanda Sybile avec un grand sourire, sans réellement à Adaline le temps de répondre, tout en pointant le jardin du doigt. Elle se détourna rapidement de la chambre afin de reprendre place dans l'arbre : la descente était toujours plus évidente que la montée. Et puis, si elle avait besoin d'aide, la petite noble n'aurait qu'à lui faire confiance. La petite acrobate se ferait une joie de lui montrer où et commencer placer ses pieds. Ce n'était pas bien difficile, il fallait juste affronter ses peurs et avoir le courage de se lancer. Une fois cette étape franchie, plus rien ne pouvait lui arriver.

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Mar 7 Juin - 4:58
Adaline était contrariée de ne pas correspondre à l'image que sa nouvelle amie se faisait des princesses. En même temps, ce n'était pas réellement de sa faute... Déjà elle n'était pas une princesse mais une marquise. Même si la petite fille ne voyait pas encore très bien la différence, elle était presque persuadée qu'une princesse devait être magnifique. Elle la voyait comme un écrin de porcelaine à ne surtout pas secouer de peur de le casser. Elle fronça les sourcils à cette idée. C'était donc comme ça que Sybile la voyait? Mais c'était ridicule! D'accord, sa tenue était plus sophistiquée et bien entretenue que ces penailles qui lui servaient de robe. Le contraste était net. Mais c'était simplement parce qu'elle s'était préparée pour aller à un bal! Normalement, sa tenue se résumait en une robe de soie et une veste en satin, sans oublier son écharpe rouge évidemment. Là encore, ces tissus étaient très certainement peu utilisée par la pègre. Leur simple apparence les éloignaient du tout au tout... Enfin ce n'était pas une raison pour ne pas s'entendre!

En y réfélchissant bien, Adaline ne savait pas comment se comporter avec les enfants de son âge. Sa mère lui ayant toujours interdit de faire trop d'acrobaties pour ne pas déchirer ses tenues, elle n'avait jamais eu l'occasion de se lâcher réellement. Un grand sourire prit place sur son visage à cette idée. Vu que toute la maisonnée dormait, elle pourrait vraiment faire tout ce dont elle avait rêvé? Une lueur malicieuse passa dans ses yeux. Dans l'ordre de ses priorités se trouvait la marelle. Enfin, c'était le nom qu'elle avait entendu. N'ayant jamais eu l'occasion d'y jouer, elle ne connaissait pas vraiment les règles. Mais une fois le dessin fait par terre, ce ne devrait pas être trop compliqué de trouver! À quoi ses cours d'échec pouvaient-ils bien servir si elle ne pouvait pas appliquer cette logique dans la vie réelle? Elle s'ennuyait suffisamment à battre son maître à plate couture chaque soir. Certaines fois, elle se demandait s'il ne le faisait pas exprès... Mais bon elle se sentait progresser, c'était l'essentiel!

"Ma maman a toujours raison! Enfin, en ce qui concerne l'avenir en tout cas c'est sûr!"


Oui, il lui arrivait quelques fois de se tromper sans le vouloir... des soucis de mémoires, rien de plus. Ses différents précepteurs semblaient de toute façon connaître absolument tout et se permettait de corriger la jeune lady lorsqu'elle ressortait une information tenue de sa mère. Elle se demandait parfois si sa mère ne faisait pas exprès de lui mentir pour vérifier si sa fille connaissait bien ses cours... À peine la petite marquise eut-elle répondu que les mots recommençaient à jaillir de la bouche de Sybile. Elle devait très certainement penser à voix haute... Sa maman répétait souvent après certains bals que certains convives abusaient à penser à voix haute. Adaline n'avait jamais très bien compris ce que cela signifiait, mais elle en avait très certainement un exemple devant les yeux. Le petite fille trouvait ça plutôt amusant. Elle n'était pas très bavarde de son côté et elle avait entendu dire que les amis devaient se compléter. Elle devait donc être tombée sur l'amie parfaite! Enfin plus exactement, c'était Sybile qui l'avait trouvée... mais ça revenait au même, non?

"Je ne sais pas si c'est mieux, je ne connais pas de princesses pour vérifier... Tu n'en aurais pas vu toi, en voyageant avec ton cirque?"

Le yeux d'Adaline s'élargirent à cette idée. Si Sibyle-tout-court avait réussi à entrer dans sa chambre, elle devait certainement avoir vu des choses fabuleuses dans d'autres pays! Mais son enthousiasme s'éteignit rapidement à la suite de ses dires. Pas de rêves? Pas de lecture? Trop bête? Oui, c'était décidément des choses trop bêtes pour être dites. La petite fille ignorait qui était ce Valhart mais ce devait être un autre enfant du cirque. Il fallait bien qu'il y ait un bon et un méchant dans chaque endroit du monde. Même dans un cirque! Comme le moral de Sybile semblait avoir rapidement baissé (Adaline pouvait en jurer de part son silence), la jeune marquise se rapprocha d'elle et lui fit une légère grimace pour la faire rire. Mais la petite fille se contenta de devenir pensive. Ce à quoi rêvait Adaline? Tout ce que Sybile était. Mais elle ne pouvait pas le lui avouer alors qu'elle semblait si malheureusement. Lorsque finalement sa nouvelle amie reprit du poil de la bête pour l'amener jouer, la jeune marquise fut prête à la suivre. Mais en sortant à l'extérieur, le vent souleva sa robe et elle se rappela que ce n'était pas une bonne idée... surtout s'il fallait escalader un arbre!

"Attends Sybile!!! On pourrait descendre de façon bien plus amusante! Tout le monde dors, on n'a qu'à sortir par la grande porte en faisant le moins de bruit possible!"

Présenter de cette manière, l'idée ne devait pas être la meilleure du siècle... mais si sa mère la surprenait avec la robe dépenaillée, Adaline ne pouvait pas imaginer la punition qu'elle récolterait. La dernière fois que c'était arrivé, la petite fille était restée enfermer dans sa chambre une semaine entière, sans aucune visiter pour la réconforter. Avant ça, elle avait été obligé de regarder son père fouetter son cheval de 100 coups de cravaches. Elle n'en gardait pas un très bon souvenir... Et puis, elle ne devait pas oublier que ce soir, elle devait participer à un bal! Elle pourrait très bien faire semblant d'être malade... mais pour cela il faudrait qu'elle reste dans sa chambre le temps que quelqu'un ne vienne la chercher. Bon, elle pouvait bien faire visiter la maison à Sybile et revenir dans sa chambre très vite! De cette manière, la jeune marquise pourrait éviter la réception et jouer toute la soirée avec sa nouvelle amie. En tout premier, elles testeraient la marelle, c'était obligé!

"Bon voilà ce qu'on va faire! Je vais te faire visiter la maison en silence et dès que l'on entendra du bruit à l'étage, on retournera le plus vite possible dans ma chambre! Je vais dire à ma nourrice que je suis malade, comme ça on pourra passer toute la nuit à jouer!"

Une idée lui traversa l'esprit, pour être sûre que Sybile acceptera.

"Je pourrais t'apprendre à lire en attendant!"

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Mer 8 Juin - 22:02
Sybile avait-elle déjà vu des princesses ? Où même des choses extraordinaires ? La question demandait réflexion et, à vrai dire, occupait le cerveau de la fillette qui réfléchissait à toute allure, afin de trouver la meilleure réponse pour satisfaire la curiosité de sa nouvelle amie. S'il était exact que la petite fille avait déjà fait le tour du monde – ou presque, elle avait du mal à ce souvenir des gens qu'elle croisait, ne les voyant que très peu, le temps d'une danse, d'un salto où lorsqu'elle servait d'assistante pour certains numéros. Peut-être une fois ou deux, elle avait croisé des personnes de hauts rangs, mais elle ne se souvenait absolument pas d'avoir eut l'honneur et le privilège de danser devant une personne de la royauté. Il y avait eut une fillette aux cheveux verts à Regna Ferox, on disait qu'elle était la fille d'un Khan, mais... Sinon, Valhart et sa troupe restait loin des grandes villes, hormis celle de Rosanne, berceau de tous les artistes ambulants.

L'artiste allait répondre à son amie, qu'au final, elle avait vu plus de paysages que de tête couronnée, mais elle fut surprise par une grimace. Et quelle grimace ! Sybile s'esclaffa de bon cœur après s'être retenue quelques minutes. Ses joues rondes et enfantines rougir sous les rires, créant un contraste plus que comique avec sa chevelure blanche – bien que celle-ci fût plus cendre en vue de la poussière et de la crasse sur sa tête. Ragaillardie, la petite vagabonde retrouva son éternel sourire malicieux, ce dernier s'étira jusqu'à ses oreilles lorsqu'Adaline lui proposa un plan pour sortir. Il était cent fois mieux que le sien !! Le sang de Sybile ne fit qu'un tour, oh comme c'était excitant de découvrir tout ça ! Pour la première fois de sa vie, elle verrait la maison d'une noble. L'idée même lui donnait le vertige tant elle avait hâte.
La lèvre pincée entre ses dents et le regard rieur, la jeune artiste essayait tant bien que mal de contenir sa joie – tant de choses à voir et surtout à faire, depuis qu'Adaline avait développé son idée, évoquant la possibilité de jouer une nuit entière. Cela serait sans doute la première fois que Sybile pourrait s'amuser avec quelqu'un ; la fillette était ivre de joie à cette idée et ne put rapidement plus contenir des petits glapissements de joie lorsque son hôte lui offrit de lui apprendre à lire.

Pour une grande dame comme la jolie marquise, ce genre de petites choses devaient être courantes se disait-elle – bien sûr, son esprit d'enfant ne pouvait réellement comprendre que ce n'était pas le cas. Sybile avait une vision idyllique de la vie de château et présumait des choses sans réellement avoir la mesure de la réalité, puisque son opinion avait été forgée par les histoires qu'on lui avait racontées lorsqu'elle était encore une toute jeune enfant. Pour elle, une noble dame, et ce, quel que fut son âge, était un modèle de vertu et de générosité. Pendant quelque temps, la fillette avait essayé de vivre avec ce genre de principes, mais la cruelle réalité du cirque l'avait rappelée à l'ordre et, elle en avait conclu à regret que ce genre de bonté était un luxe. Entourée d'adulte égoïste, elle finirait sans doute par le devenir petit à petit, et ce sans réellement sans rendre compte.

« Ton idée est fan-tas-ti-que !! » Finit-elle par lâcher en se rapprochant d'Adaline, allant même jusqu'à lui saisir les mains. Comme elles étaient douces comparé aux siennes. Une véritable colombe face à un corbeau, songea rapidement Sybile avant de se traiter d'idiote et de se dire qu'après tout, pourquoi les deux volatiles ne pourraient pas être amis ?

« J'ai trooooop, trop, trop, trop hâte de découvrir ta maison ! Je n'ai jamais vu de maison d'ailleurs ! C'est toujours aussi grand ?? Moi, je n'ai qu'un petit coin dans une caravane que je partage avec ma maman. Mais j'ai pas beaucoup de place. Sauf quand maman est avec Valhart, j'ai toute la couche pour moi ! Mais elle aime pas ça, quand je dors sa place, alors, il faut que j'évite de faire des plis ! Sinon, elle me gronde. » Encore une fois, la petite fille s'était lancée dans un monologue sans queue ni tête pour celui qui n'était pas au courant de sa situation. Peut-être que son « beau-père » avait finalement raison ? Peut-être était-elle trop bête pour faire autre chose que de la danse et des acrobaties ?

« On y va ??
» Demanda-t-elle avec un grand sourire avant de s'avancer vers la porte de la chambre.
Au final, la question n'en était pas vraiment une, puisque sans crier gare, elle entrelaça ses doigts avec ceux d'Adaline tout en ouvrant très doucement la porte avant de s’engouffrer dans un immense couloir. Aux yeux de la petite fille, qui tout en se déplaçant dans le plus grand silence, observait avec attention tous les détails de la demeure, tout était véritablement splendide. Des murs au plafond, des tapis jusqu'aux chandeliers : jamais de sa vie, elle n'avait vu pareilles richesses. Vivre ici devait être un véritable conte de fée. Toutes ses choses étaient belles, fines et raffinées. Elles lui rappelaient par certains aspects le mobilier qui se trouvait dans la caravane de Valhart : elle était non seulement la plus grande du camp puisque tirée par quatre chevaux, mais aussi la plus richement décorée.

Sybile ne songeait pas à ce qu'elle-même possédait dans cette découverte du château de son amie. Elle vivait par procuration un petit coin de rêve secret, qu'elle gardait enfermé dans son cœur depuis des années. Oublié, le lit miteux, envolé le pot de chambre crasseux, disparut Ellie, sa seule possession, une vulgaire poupée de chiffon usée par les années.

« C'est... Wouah !! Formidable ! Merveilleux ! » Finit-elle par lâcher dans un murmure un peu maladroit. L'artiste, un peu épuisée d'avoir traversé tous les couloirs à la vitesse de l'éclair avait besoin d'une petite pause.
« Tout est encore plus, plus, pluuuus beau que ce que j'imaginais !! Ça brille de partout ! Tout à l'air moelleux !! Et surtout ça sent pas étrange, comme chez-moi ! » Gazouilla-t-elle joyeusement en secouant doucement la main d'Adaline qu'elle avait gardé captive dans la sienne.
« Merci !! » Gloussa-t-elle doucement, heureuse d'avoir pu, au moins pour quelques minutes, voir et « vivre » dans une fable. Maintenant, elle aussi, était un peu une marquise princesse, non ?? Toute fière, elle attendait sagement que sa comparse décide du reste du programme. Avait-elle envie de lui montrer autre chose ? Souhait-elle que le cours de lecture commence ?

Soudainement, un bruit se fit entendre dans le couloir. La petite artiste se retourna vers Adaline, les yeux grands ouverts dans un mélange de joie, de peur et d'excitation. Dans les grandes pupilles dorées, il n'y avait alors plus qu'une seule et simple question « Qu'est-ce qu'on fait ? »

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Sam 11 Juin - 1:20
La jeune marquise était ravie. Elle semblait avoir rendu pour de bon le sourire à son amie. Les étincelles qui avaient illuminées ses yeux communiquait son enthousiasme et Adaline trépignait sur place à l'idée de lui faire visiter sa demeure. Elle avait simplement peur que Sybile ne comprenne pas réellement le mot "silence"... C'était un véritable moulin à parole doublée d'une pile électrique. Il risquait d'être compliqué de la faire garder son calme lorsqu'elle découvrirait les différentes pièces de la maisonnée. Enfin ce n'était qu'une impression. Après tout, elle s'était tenue plutôt tranquille le temps que Louisine la pomponne. La jeune marquise ne savait pas combien de temps son amie était restée accrochée à cette branche en attendant qu'Adaline ne la remarque, mais elle semblait avoir prit ses aises. En y repensant, leur rencontre était très étrange. Si cette roturière était rentré dans la demeure de n'importe quel autre noble, il n'était pas certain qu'elle s'en soit aussi bien sorti qu'à l'heure actuelle. C'était peut-être son instinct qui lui avait dit de s'arrêter ici, et la jeune marquise en était bien heureuse.

Mais Sybile ne semblait pas avoir l'enfance la plus simple au monde... Ce Valhart n'était peut-être pas un autre enfant du cirque après tout. En réalité, il ressemblait bien plus à son propre père, distant et autoritaire. Du moins, c'était ce qu'elle semblait comprendre. Si Louisine n'avait pas été là, Adaline n'aurait certainement jamais su à quoi ressemblait l'amour d'une mère. Et pourtant, elle n'était qu'une simple domestique se contentant de faire son travail, la différence était de mise. C'était un amour dû, pas celui venant naturellement à un parent à la vue de son enfant. Enfin du haut de ses 11 ans, l'enfant ne savait pas vraiment faire la différence. Mais pour le moment, elle se trouvait en compagnie charmante d'un être naïf et plein d'amour pour la vie. En réalité cette roturière semblait bien plus en profiter qu'elle-même. Elle aurait dû être celle croquant la vie à pleines dents, mais ses responsabilités et son secret était trop lourd à garder pour ne pas rester ancrés dans un coin de sa tête pour ne jamais sembler en sortir.

Elle fut tirée de sa rêverie en se sentant entraîner en avant. Apparemment, l'excitation de son amie était à son comble et elle ne pouvait plus attendre une seconde de plus pour commencer leur escapade. Cette insouciance était bien trop rafraîchissante pour qu'Adaline lui rappelle de se faire discrète. La porte de sa chambre se retrouva ouverte en une fraction de seconde et tandis que la jeune marquise vérifiait que personne n'était présent dans le couloir, Sybile se contenta de courir à droite à gauche pour imprimer dans sa mémoire les merveilles qui s'étendaient sous ses yeux. Adaline reconnaissait que la décoration de sa demeure avait quelque chose de magique. Les meubles de bois sculptés surplombés d'objets les plus précieux les uns que les autres ne devait pas être un spectacle récurrent pour la roturière. L'ensemble était orné d'or, de marbre et de bois d'ébénisterie. La jeune marquise s'était accommodée de ces richesses, en souhaitant parfois posséder un tableau venant d'une autre maison de noble. C'était un simple caprice de grandeur, on voulait toujours plus que ce que l'on possédait.

Les grands escaliers menant à sa chambre furent descendus en quatrième vitesse pas les petites filles, et malgré le bruit de leurs pas qui auraient eut du mal à ne pas résonner, Sybile tenait réellement sa langue. Elle semblait de toute façon être bien trop éblouie pour parler. Arrivées au grand salon, Adaline referma la porte derrière elles et finalement son amie ne pu plus contenir son enthousiasme. La jeune marquise ressentait sa joie et ne pu s'empêcher de sourire à pleines dents. Elle prit les mains de son amie pour la faire tournoyer quand un bruit inopportun vint les déranger. Les bruits de pas venais de l'étage. C'était Louisine qui venait la réveiller pour se préparer à sortir. Les yeux de l'enfant s'agrandirent sous la panique. Elle ne savait pas du tout de quelle manière sa nourrice réagirait, mais en fonction de son humeur, Sybile pouvait se retrouver dans de gros problèmes. La jeune marquise tira son amis par la main et l'entraîna alors à sa suite dans un dédale de corridors. Elle s'arrêta devant la porte de la cuisine et passa une petite tête pour vérifier que personne ne s'y trouvait.

Évidemment, les domestiques avaient été renvoyés chez eux pour ce soir. Le bal obligeait les nobles à manger au buffet organisé par leurs hôtes, manger au préalable serait un manque de respect total envers la maîtresse de maison pour les choix de ses cuisiniers. Les deux enfants avaient donc le champs libre et Adaline guida Sybile d'une main ferme. Elle connaissait cet endroit par coeur, les odeurs qui s'en dégageaient l'avait forcément attirée depuis son plus jeune âge. Elle ouvrit donc sans hésitation un placard et en sorti une jolie boîte de céramique. Elle ouvrit le couvercle et alla chercher un torchon un peu plus loin. Glissant l'extrémité du tissus dans le pot, elle le ressortit couvert de farine et s'en saupoudra le visage en faisant attention à ne pas en mettre dans ses cheveux. Ceci fait elle se tourna vers son amie pour avoir son avis sur son stratagème.

"Alors quand Louisine va venir me chercher dans la cuisine, et elle le fera, il faudra que tu te caches derrière les rideaux là-bas! Ne laisse surtout pas tes pieds dépasser, ma nourrice est très observatrice. Ensuite je lui dirais que je ne me sentais pas bien et que j'étais venu chercher quelque chose à grignoter."

C'était un plan tout simple, mais s'il fonctionnait, Adaline aurait l'opportunité de ne pas assister au bal de ce soir et la demeure ne serait qu'à elle toutes seules. Elle soupçonnait sa nourrice de vouloir rester pour la veiller mais ses parents ne l'accepteraient jamais. Ne pas être accompagné d'au moins un domestique à ce genre d'événements étaient considéré comme de la pauvreté, bien qu'ils restassent toute la soirée dans une salle annexe, attendant le départ de leurs maîtres. Elle se tourna alors vers Sybile pour vérifier les détails de sa maladie avec elle.

"Maintenant dis-moi, est-ce que mon teint te semble assez maladif pour que ce plan fonctionne?"

La cuisine était malheureusement la seule pièce de la maisonnée à ne pas avoir de miroir et Adaline était bien frustrée de ne pas voir le résultat d'elle-même. Elle devrait faire confiance au sens esthétique de son amie. Enfin, elle travaillait dans un cirque, elle devait certainement savoir des tas de choses sur le maquillage. Du moins l'espérait-elle!

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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Mer 15 Juin - 15:31
Adaline avait pris les choses en mains et tant mieux. Le bruit des pas avait complètement terrorisé Sybile. Ce n'était pas tant la punition des habitants de la maison qu'elle redoutait, mais c'était surtout celle de Valhart. Rares étaient les personnes qui ne lui obéissaient pas dans le camp, mais quelques braves parfois osaient se rebeller et dans ces cas-là, le directeur du cirque avait le don de se transformer en véritable monstre. Elle se souvenait d'une manière vague, des pleurs de sa mère après avoir été « corrigée » pour avoir regardé un peu trop intensément un spectateur. Prisonnière de l'angoisse, elle était resté sans bouger, comme une biche apeurée par la proximité de chasseurs, imaginant ce qu'elle devrait affronter si jamais on découvrait sa petite escapade.

La petite marquise l'avait guidé dans une dédale de couloirs et de corridors, mais cette fois-ci, Sybile n'avait pas pris le temps de regarder partout comme la première fois. Elle avait regardé ses pieds tout du long, priant a chaque instant pour ne pas se faire attraper. Adaline ne semblait guère plus confiante, mais, elle avait sans doute un plan. Les deux enfants ne se connaissaient pas depuis très longtemps, une bonne heure à tout casser, mais elles semblaient aussi bien l'une comme l'autre attachée à conserver leur petite histoire. Adaline était peut-être aussi seule que Sybile après tout ? La montagne de richesse, de robes et de jouets ne devaient pas remplacer le vide dans son cœur.

Les deux partenaires se retrouvèrent face à une porte un peu plus rustique que les autres. Une fois entrée, Sybile identifia clairement une cuisine. C'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans ce genre de pièce. Le piano de cuisine était impressionnant ainsi que la taille des fours et l'âtre de la cheminée. Pendant un instant, elle songea avec gourmandise aux délicieuses pâtisseries et sucrerie que sa comparse devait pouvoir manger de temps à autre... Son estomac gargouilla alors. Le cirque ne disposait pas vraiment d'un tel matériel et la plupart du temps, le menu était toujours le même : ragoût en hiver, viande rôtie l'été. Les douceurs étaient réservées aux fêtes, mais bien souvent, il n'y en avait pas pour tout le monde.

Adaline la tira de ses rêveries en lui expliquant son plan. Il était plutôt simple, mais il demandait un bon jeu d'acteur et surtout, un silence total de la part de l'exubérante fillette. Soit, elle pourrait se taire, mais faire en sorte que son ventre cesse de grogner était une autre histoire, son dernier repas consistant remontant à la veille. Malgré l'envie de chiper un morceau de pain ou un petit bout de viande fumée, Sybile écouta avec attention les explications et regarda sa camarade se grimer à l'aide de farine. Cette dernière lui demanda son avis, après tout, elle était artiste de cirque et connaissait quelques trucs de maquillage. Bon, ils étaient surtout faits pour avoir l'air heureux avec une bonne mine... Mais, si elle pouvait y croire, tout le monde tomberait dans le panneau !

« mmmh, attends, il faut un peu de bleu sous tes yeux ! » Dit-elle doucement en cherchant vivement de quoi donner une teinte un peu plus bleuté à la farine. La fillette tomba sur un pot de myrtille, elle en goba d'abord deux ou trois avant de partir à la recherche des plus mures afin de se salir légèrement les doigts. Elle revint ensuite vers Adaline.

« Regarde vers le haut, s'il te plaît ! » Dit-elle doucement juste avant de commencer à peindre des petites cernes très discretes, mais qui mettait en avant la pâleur de la farine sur le teint déjà diaphane de son amie. Elle passa également un petit coup sur le cœur de la lèvre de son modèle avant de reculer d'un ou deux pas pour l'observer.

« Ça devrait être parfait là ! » Déclara-t-elle doucement avant de sursauter : les pas se rapprochaient de la cuisine et devenait de plus en plus présent à chaque seconde.

« Je vais me cacher. » Chuchota alors Sybile tout en observant la pièce.

La fillette était agile et menue, passé inaperçu lui était plutôt facile, mais elle redoutait surtout les grondements mécontents de son ventre affamé. Sa très bonne condition physique pouvait lui permettre de rester cacher pendant plusieurs heures, mais son estomac, lui, ne tolérerait pas beaucoup plus d'une vingtaine de minutes si, elle ne trouvait pas de quoi le remplir. Sybile attrapa un guignon de pain qui traînait sur une table avant de disparaître derrière un rideau comme le luit avait indiquer Adaline. C'était effectivement le meilleur endroit pour se cacher. L'artiste passa derrière l'épais tissu et comme le lui avait recommandé son amie, prit garde à ce que ses pieds ne dépassent pas. La couleur rosée de sa chair enfantine tranchait nettement avec celle des rideaux, mais aussi du carrelage : le moindre orteil dehors la trahirait cruellement.

Heureusement pour elle, elle avait un peu d'espace entre le mur et le tissu. Instinctivement, elle se recroquevilla, portant à ses lèvres le morceau de pain qu'elle dévora en vitesse, juste avant que les pas ne s'arrêtent devant la porte. Sybile émit un petit hoquet de surprise lorsque la porte s'ouvrit avec fracas. Elle espéra très fort que ce petit bruit ne la trahirait pas et pour être sûre qu'aucun autre ne sortirait de sa bouche, elle plaqua fortement ses deux mains sur sa bouche.
Ne pas faire de bruits, ne pas faire un souffle, ne rien dire, ne rien faire, se répétait-elle intérieurement, comme lorsqu'elle ne voulait pas déranger sa mère lorsque celle-ci dormait. Son esprit s'évada alors, elle perdit le fil du temps et les minutes s'écoulèrent beaucoup plus rapidement. Elle ferma ses sens au monde extérieur et n'entendait plus que le battement de son cœur, le bruit désagréable du sang qui circulait dans ses oreilles.
Jusqu'à ce qu'enfin le rideau s'ouvre. Sans prendre le temps de regarder, Sybile sursauta et mit ses bras en avant, pour se protéger. Les yeux, les poings et le cœur serré.

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Sam 25 Juin - 0:05
La myrtille pour faire des cernes de fatigue... Ce n'était pas une mauvaise idée!! C'est ce soucis du détail qui montrait la différence entre l'amateurisme et le professionnalisme. Sybile devait très certainement être habituée à vivre ce genre de situation, mais ce n'était pas vraiment le cas d'Adaline qui ne savait pas du tout si son plan allait fonctionner. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de faire semblant. Ses parents n'acceptaient aucun mensonge et elle n'avait pas de raison particulière de ne pas être qui elle était avec Louisine. Les seules fois où elle avait pu jouer la comédie, étaient très certainement lorsqu'elle se retrouvait dans des soirées mondaines et qu'elle se retrouvait obligé de participer à une conversation. Elle devait réussir à trouver l'équilibre entre faire son intéressante et rester humble. Elle faisait donc un effort constant pour réussir à être un personne qu'elle n'était pas. Tout est dans l'apparence et l'art de la rhétorique. Ces deux points sont essentiels pour ne pas se contenter de paraître.

La jeune fille essaya donc tant bien que mal de se mettre dans la peau de son personnage... et ce n'était pas évident. C'est une chose de répéter toujours le même rôle lors de ces soirées, mais c'en était une autre d'interpréter un nouveau personnage. Tandis que son amie semblait vouloir vider le pot de myrtille en vitesse grand V, les bruits de pas commençaient à approcher de la cuisine. Sybile courut se cacher derrière le rideau sans demander son reste et Adaline remit tous les objets en place puis ouvrit la porte du cellier, faisant mine de se rafraîchir les idées. L'enfant dû se faire violence pour ne pas sursauter à l'entrée de sa nourrice dans la salle et se tourna légèrement vers elle, avec l'air le plus misérable qu'elle ait pu se constituer. Louisine était essoufflée et avait les joues rouges. Ne pas trouver la petite marquise dans sa chambre avait dû plus l'inquiéter qu'Adaline ne l'aurait pensée. L'enfant était penaude d'avoir donné autant de soucis à la domestique et n'eut finalement pas à feindre de se sentir mal en point. En quelques enjambées seulement, sa nourrice fut près d'elle.

"Adaline, je vous ai cherché dans toute la maisonnée, que faites-vous ici? Vous étiez censé vous reposer avant la soirée!!"


Son mensonge était tout prêt, mais la jeune fille hésitait finalement à l'utiliser. Elle se sentait un peu mal d'avoir mis sa nourrice dans cet état. Après tout, elle se préparait tout de même à faire une grosse bêtise... Imaginons juste un instant que Sybile ait prévu de rameuter toute sa troupe du cirque dans la maison... ils risquaient de voler tous les objets de valeurs, laissant l'endroit dans un état lamentable et à leur retour, ses parents n'auront plus rien. Ce n'était pas ce qu'Adaline souhaitait. Elle commençait à gigoter dans tous les sens en se tenant le ventre. Finalement, elle n'avait pas besoin de feindre la maladie, la nausée commençait à monter d'elle-même. La petite fille n'osait plus regarder sa nourrice dans les yeux, ayant peur d'affronter son regard. Elle eut à la place un regard furtif vers l'endroit où avait disparue son amie. Ses joues commencèrent à s'empourprer. Il faisait définitivement très chaud dans la pièce tout à coup... Se rapprochant du cellier, elle osa finalement ouvrir la bouche, mais quelques rares mots en sortirent.

"Je.... je ne me sentais pas bien donc..."


"Comment ça, que vous arrive-t-il?"

Une nouvelle fois son ton inquiet empêchait Adaline de continuer le plan qu'elle s'était fixée.

"Je... je ne veux pas aller au bal ce soir. Je n'ai pas envie de devoir encore..."

"Ce n'est qu'un caprice, et puis vous ressortez toujours de ces soirées le sourire aux lèvres, je suis sûre que si vous la manquiez vous le regretteriez."

Finalement, sa nourrice ne comprenait rien. Elle ne pouvait pas être elle-même à ce genre de soirée. Elle ne pouvait pas se laisser aller. Si un sourire ne pouvait pas s'empêcher de rester graver sur sa frimousse, c'était seulement à cause de l'effort qu'il lui avait fallut pour s'en composer un faux. Malheureusement les muscles de sa mâchoire se contractaient trop rapidement pour se détendre à la fin de la soirée. Elle se retrouvait le lendemain avec des crampes insupportables.

"Non, je n'aime pas ces soirées. Père me regarde comme un monstre encore plus que d'habitude, et mère... elle cache mal sa peur que quelqu'un voit mes plumes... Je n'ai jamais le droit de m'amuser et de jouer avec les autres enfants. Je dois me contenter d'écouter leurs conversations ennuyeuses auxquelles je n'entends rien."

Un silence se fit dans la salle. Louisine la regardait avec des yeux ébahis. La nourrice se doutait bien que la petite fille n'était pas comme les autres, mais elle n'aurait jamais pensé qu'elle ferait attention à ce genre de détails à un si jeune âge. Elle s'était au final basé sur ce qu'elle avait observée de l'attitude des autres enfants pour s'évaluer, et la comparaison était flagrante. Adaline n'avait jamais été traitée comme une enfant.

"Et qu'est-ce que vous voudriez faire alors? Rester seule dans cette grande maison?"

Sa nourrice était bien trop perspicace. La petite fille ne savait pas comment réagir une nouvelle fois.

"Non... Je... J'ai une amie pour me tenir compagnie..."


"Vraiment?"

"Oui... elle se cache derrière le rideau pour ne pas se faire attraper..."


Cette fois-ci, Louisine était vraiment prise de court... Comment ça une amie? Cette enfant était la mieux gardée du pays, comment quelqu'un aurait-il pu s'approcher d'elle? Était-ce une personne des familles concurrentes qui essayait de corrompre Adaline dès son plus jeune âge pour utiliser leurs affinités dans leurs complots des années à venir? Sans attendre l'avis de sa nourrice, la jeune marquise se dirigea vers la cachette et tira le rideau. Elles découvrirent alors une enfant à l'aspect pauvre qui s'enfilait le pot de myrtille comme s'il s'agissait de la 7ème merveille du monde. Non, Louisine ne s'attendait définitivement pas à ça. Curieuse d'avoir le fin mot de ce qui était en train de se passer, elle posa une question à l'enfant.

"Bonjour, comment tu t'appelles? Tu es la domestique d'une quelle maison?"

Sans attendre que son amie répondre, Adaline répondit à sa place, très contente de les faire se rencontrer.

"Elle s'appelle Sybile et ce n'est pas une domestique, mais une danseuse de cirque!! Dis... je pourrais rester avec elle ce soir?"

Elle ne pensait pas en avoir le droit, mais peut-être que Louisine comprendrait! De toute façon, ce serait la seule à pouvoir comprendre ce qu'il se passait.

"Est-ce pour cette raison que votre visage ressemble à celui d'un macchabée? Il n'y aura pas besoin d'autant de soins pour convaincre vos parents de vous laisser seule ce soir. Et je pourrais même les persuader de me laisser à vos côtés."

Elle dit cette phrase avec un clin d'oeil. Adaline explosait de joie à l'intérieur."

"Qu'en pensez-vous mademoiselle Sybile, cela vous plairait-il?"

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Jeu 30 Juin - 12:18
La lumière de la cuisine frappa son visage et la poussière vola légèrement jusque dans ses poumons lorsque le rideau s'ouvrit avec fracas. Sybile s'attendait au pire. Être rossée ne lui était pas étranger, mais à cause des ecchymoses, tôt ou tard, quelqu'un découvrirait qu'elle s'était enfuit et le rapporterait à Valhart. Depuis qu'elle avait fêté ses 6 ans et était donc considérer comme autonome sur pas mal de choses, la petite fille avait interdiction de quitter le cirque. Comme-ci, le chef de la troupe voulait la garder précieusement pour une occasion spéciale. Tremblante comme une feuille, elle serra un peu plus fort le pot de myrtille qu'elle avait dérobé. Au moins, ce soir, elle aurait le ventre plein.

Mais, au lieu des cris et d'une punition corporelle, on posa des questions. Doucement, gentiment. Adaline eut la bonté de répondre pour elle à la première série d'interrogation de la domestique. L'absence de heurts rassura progressivement la fillette qui changea de posture pour reprendre une attitude plus détendue. Sybile observa avec des yeux ronds la conversation entre son amie et sa nourrice. Celle-ci semblait douce et compréhensive, loin de l'image qu'elle se faisait d'elle – dans son esprit, toutes les servantes de pareille demeure étaient des vieilles femmes absolument pas drôles ! Louisine se tourna vers la petite voleuse et l'interrogea. Sa voix était douce comme-ci elle essayait d'apprivoiser un animal sauvage ou tout au moins, méfiant envers les hommes.

Sybile mâchonna ses lèvres et se bascula légèrement d'avant en arrière avant de trouver le courage de dire quoi que ce soit. Elle ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Que dirait la servante si elle s'apercevait qu'elle n'était pas très intelligente ? Ni polie ? Ni bien élevée ? La fillette déglutit et tourna son regard vers celui de sa comparse : il était luisant de bonheur. L'éclat de joie donnait un superbe aspect aux yeux d'Adaline. Sybile ne pouvait pas la décevoir ! Cela serait si cruel de sa part de reculer maintenant, alors, elle se racla la gorge et après avoir posé le bocal de myrtille sur la table la plus proche, elle revint à sa place, face à la domestique.

« Je serais plus qu'hononorée ! Euh, que ravie de passer la soirée en votre compagnie ! » Dit-elle doucement en exécutant une révérence plus que maladroite.

« Si vous nous le permettiez, poirrions-nous retourner dans la chambre de madamoizielle Adaline ? » Demanda-t-elle avec un grand sourire qui aurait été capable de faire fondre n'importe qui.

Sybile n'avait pas de beaux mots, ne les connaissait pas, mais elle faisait de son mieux et en cela, elle était incroyablement touchante. Une petite princesse des rues qui essayait de correspondre aux normes de la jolie princesse du château. Louisine hocha la tête délicatement, le rouge monta aux joues de la fillette qui se jeta dans les bras d'Adaline en explosant de rire. Être ensemble, sans se cacher, avait le goût du miel fraîchement pressé de la ruche. La gamine se détacha d'elle et sautilla avant de lui reprendre la main et de quitter la pièce en petite foulée après avoir salué Louisine par un grand signe de la main et son plus beau sourire.

L'enfant retrouva sans peine son chemin dans l'immense demeure maintenant qu'elle n'avait plus à s'inquiéter d'être découverte. Elle continua de s'extasier devant certains objets, jusqu'à tomber devant une galerie de tableaux. On lui avait déjà expliqué que certains nobles et notamment les plus puissants aimaient avoir des portraits d'eux. Son regard fut automatiquement attiré par l'image d'une femme à la beauté plus que saisissante. Sybile reconnaissait quelques traits d'Adaline dans ceux de la peinture.

« C'est ta maman ?! » Demanda-t-elle en pointant la peinture du doigt, avec les yeux brillants.

Sybile était assez vieille maintenant pour savoir que les enfants ne naissaient pas dans les végétaux, mais qu'il fallait que deux corps s'unissent pour produire un bébé. C'est pourquoi, sa mère et elle, avaient les cheveux blancs comme la neige. La fillette savait que son père n'était pas Valhart, ni un homme de la troupe. Sa mère l'avait un jour évoqué rapidement, mais y penser la faisait vraisemblablement souffrir, alors, elle ne pouvait pas trop de questions concernant son père, mais il était sûr que son regard d'or, Sybile ne l'avait pas trouvé chez sa génitrice qui, elle, avait les yeux verts.

« Elle est belle. On dirait une vraie reine ! Ça explique pourquoi tu es si jolie ! » Ajouta doucement Sybile en gloussant avant de continuer son chemin vers la chambre.

« Ma maman est plutôt jolie aussi, je crois. Mais elle a souvent l'air triste. Et Valhart la rend bête ! Il est vraiment nul. » Déclara-t-elle doucement tout en continuant d'observer sous chaque angle, toutes les richesses de la maison jusqu'à ce qu'elle rejoignent enfin la chambre d'Adaline.

Une fois l'intimité de la chambre retrouvée, Sybile soupira un grand coup. Dans cette pièce, elle avait le sentiment que rien ne pourrait les atteindre, ni les séparer. La gamine des rues n'avait pas pris le temps, la première fois, d'examiner la chambre de sa comparse. La pièce était grande – beaucoup plus grande que la caravane dans laquelle elle vivait avec sa mère, richement décorée, mais elle manquait de vie. Adaline ne devait pas avoir une vie si rose que ça après tout et cela expliquait sans doute parfois le voile de tristesse que Sybile pouvait voir passé sur ses yeux.
La fillette s'assit prit de la porte de la fenêtre, là, où, il n'y avait aucun tapis ou meuble qu'elle aurait pu salir avec ses nippes et ses doigts crasseux. Elle observa gentiment Adaline, en lui souriant chaleureusement.

« Si tu veux que l'on joue à quelque chose, il faudra peut-être que tu te changes, non ? Cette robe à l'air toute fragile et ça serait dommage qu'on l'abîme sans faire exprès ! »
Gloussa-t-elle doucement tout en regardant par la fenêtre. Au loin, elle pouvait distinguer les lumières de son campement... Comme elle n'avait pas envie d'y retourner...

« D'ailleurs à quoi veux-tu jouer ?? Je ne suis pas très douée pour ça ! Je suis la seule enfant du cirque, alors, je ne connais pas beaucoup de jeux à deux ! » Lâcha-t-elle doucement en regardant son amie par-dessus son épaule, pour lui laisser un peu d'intimité pour se changer – bien qu'elle résistait à l'envi de l'observer afin d'en savoir plus sur ses fameuses plumes dont elle avait parlé avec sa servante...

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Sam 16 Juil - 0:32
La gêne de son amie était toute compréhensible, mais Adaline trouva sa réponse charmante. Elle s'adressait bien mieux à sa nourrice que ne l'aurait fait un noble. Elle le savait très bien pour en avoir été témoin lors de quelques repas en compagnie de duc qui exécraient la vue de domestiques. Bien que Louisine fût à part au sein des serviteurs de la famille d'Escrot d'Estrée, elle ne méritait pas plus de reconnaissances qu'un de leurs chiens de chasses qu'ils faisaient jeûner avant de les lancer sur leurs butins.  Cette pratique répugnait la jeune marquise au plus haut point et malgré son jeune âge, elle avait aperçu bien plus de ces pauvres animaux qu'elle n'aurait souhaités. Mais Sybile était différente. Une sorte de fierté semblait revigorer la petite fille, elle était heureuse de l'avoir pour amie. Elle était définitivement très différente des autres enfants qu'elle avait pu croiser à certaines soirées mondaines. Tellement plus naturelle... et intéressée par les personnes qui l'entouraient.

"Allons-y, mais il faut rester calme! Il ne faut pas que mes parents nous voit!"


Louisine les accompagna toutes les deux dans la chambre d'Adaline et Sybile en profita pour mieux observer les alentours. Elle s'arrêta quelques secondes devant un tableau représentant sa mère. La jeune marquise avait déjà remarqué l'effet que faisait sa mère sur les gens, et il réussit aussi parfaitement sur son amie. Elle était sublime. Une de ces rares créatures, sur lesquelles on ne peut s'empêcher de se retourner. Même si son père était l'un des dirigeants de ce pays, Adaline avait noté qu'un conseil venant de sa mère était toujours évalué avec une très grande attention par son interlocuteur, comme si tous ses problèmes avaient été résolus par de simples mots. La petite fille espérait avoir le même impact sur les gens le moment venu. Ses parents s'assuraient de sa bonne éducation, mais cela ne devait pas suffire. Le don que sa mère avait reçu de briller en société était si naturel, qu'il fallait naître avec. La jeune marquise était persuadée de ne pas en être doté. Mais sa nourrice lui parlait tellement de sa ressemblance avec elle, qu'Adaline ne pouvait s'empêcher d'y croire secrètement.

Ils continuèrent d'avancer jusqu'à sa chambre, et la petite fille en fut soulagée. Jusque-là leur plan s'était déroulé à merveille. La dernière partie restait cependant la plus compliquée à accomplir. Convaincre ses parents qu'Adaline était souffrante et ne pouvait pas les accompagner au bal. Il était souvent mal poli de ne pas se présenter à un tel événement sans la famille au complet. De plus, si l'enfant finissait pas arriver à ses fins, Louisine serait obligée de rester en retrait pour veiller sur eux et sa mère devrait choisir une autre personne pour les accompagner. Un serviteur était une obligation au cas où un problème survenait. Ils pouvaient être infimes, mais le domestique choisi devra toujours veiller après son maître. S'il venait à lui arriver quelque chose, la faute lui retomberait automatiquement dessus. La recherche du coupable était assez rare en Rosanne, particulièrement quand la victime n'était pas apprécié par l'entourage des ducs. Pas besoin de recherche dans ce cas. Une épine leur était tout simplement retiré du pied sans qu'ils aient eu à se salir les mains.

Perdue dans ses pensées, Adaline ne comprit pas tout de suite la requête de son amie. Se changer? Mais pourquoi donc?? Ah mais oui! Son idée n'était pas si bête si elles voulaient aller jouer dans le jardin. La jeune fille se rendit alors compte qu'elle ne connaissait pas non plus beaucoup de jeux à plusieurs... Elle avait déjà observé d'autres enfants jouer à chat lors de réceptions, mais ils étaient très souvent plusieurs, et elle ne savait pas très bien ce que cela pouvait donner à deux. Elle y réfléchissait tout essayant de retirer fastidieusement sa robe lorsque Louisine l'en empêcha.

"Non mademoiselle, pas maintenant! Vous devez attendre que je convaincs vos parents de vous laisser seule dans la demeure. Après cela, vous pourrez détruire encore plus le beau travail que j'avais accomplis sur vous."

La petite fille eut une grimace d'excuse à cette réflexion. Finalement, il allait encore falloir attendre avant de jouer avec sa nouvelle amie. La patience n'avait jamais été le fort d'Adaline, et elle était mise à bien rude épreuve en ce moment même.

"D'ailleurs, venez par ici que je vous retire le maquillage sordide dont vous vous êtes affublée. Si je n'y ai pas cru, votre mère n'y croira pas non plus."

Adaline se rapproche en traînant des pieds de sa nourrice lorsqu’elles entendirent des bruits dehors. Louisine la porta comme un fétu de paille et alla la mettre dans son lit. Elle désigna d'un signe de tête la porte fenêtre à Sybile, espérant qu'elle ait comprit son geste avant que le duc et la duchesse d'Escrot d'Estrée n'entre dans la chambre de la jeune marquise. Elle se tourna ensuite vers sa protégée pour lui enlever la mixture qui couvrait son visage.

"Louisine! Nous devons y aller. Veuillez réveiller Adaline."


La voix venait encore de loin. La domestique ne prit pas la peine de répondre. Elle savait qu'elle risquait une punition pour cela, mais elle devait encore gagner un peu de temps avant que sa maîtresse n'arrive.

"Lousine! Où êtes-vous?"

Cette fois, elle n'avait plus le choix. Elle se dirigea vers la porte, refermant le battant derrière elle.

"Je suis déjà ici madame. Je viens d'aller réveiller votre fille, mais j'ai peur que son état ne lui permette pas de venir à la soirée. Elle semble couver quelque chose."


Adaline entendait ses paroles d'une oreille distraite. Son sang battait à ses tempes et elle espérait sincèrement que tout allait rapidement s'arranger. Toutefois rien n'était sûr. Leur obstacle final était bien plus dur à traverser qu'elle ne le pensait et la sueur perlant à son front, ainsi que l'accélération de son rythme cardiaque et le teint livide qu'elle présentait, pouvait étrangement présenter de réels symptômes de maladie. Elle pria de toutes ses forces que sa mère la laisse seule dans leur maison. Elle voulait à tout prix profiter de la rencontre fortuite qu'elle venait d'avoir aujourd'hui. La première et dernière amie qu'elle aurait certainement. Elle ignorait d'ailleurs où se trouvait cette dernière, mais n'osa pas bouger d'un millimètre, de peur que sa mère ne rentre et la trouve parfaitement en état de les accompagner. Pourvu que le plan fonctionne, c'était tout ce qu'elle souhaitait pour le moment. La jeune marquise entendant en fond sonore la discussion des femmes en espérant que le verdict ira en sa faveur.

"Sybile! Croisons les doigts!" murmura-t-elle.

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Mer 20 Juil - 14:11
Sybile fit une légère moue lorsque Lousine reporta un tout petit peu plus la séance de jeux. La petite artiste commençait à être clairement impatiente vis-à-vis de cette promesse et son corps, habitué à l'activité permanente, commençait à la démanger cruellement. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle se dépense et vite ! Néanmoins, malgré la contrariété, elle comprenait qu'une jolie princesse comme Adaline ne pouvait pas faire ce qu'elle voulait – du moins jusqu'à ce qu'on l'ait libérée de ses obligations, mais cela n'empêchait pas que l'attente devenait longue. Depuis combien de temps était-elle dans la demeure ? Une heure ? Peut-être deux ? Son absence devait avoir été remarquée depuis son départ et son petit estomac se serra en même temps que son cœur. La punition serait sans doute salée... Elle jeta un coup d’œil à Adaline qui se faisait soulever comme un rien. Ça en valait la peine, se dit-elle en serrant ses petits poings.

Soudain, dans le couloir, une voix s'éleva. Légèrement éloignée de la porte, Sybile était incapable de comprendre distinctement les mots qu'elle entendait. L'assemblage était digne d'une bouillie, un peu comme quand Bill-le-gros-bras, un artiste du cirque était ivre et racontait sa vie à qui voulait bien l'entendre. Mais, aux regards que se lançaient Adaline et Lousine, ce n'était sûrement pas quelqu'un qui avait trop bu qui déambulait dans les couloirs. D'ailleurs, la gentille servante fit rapidement un signe à l'artiste de cirque lorsque la voix se précisa. Sybile avait tout de suite compris que Louisine voulait qu'elle se cache. La petite famille analysa la pièce : tout était bien trop bien rangé et propre pour se fondre dans le décor et ses petits pieds sales se remarqueraient sans peine derrière les rideaux impeccable.

Alors, après avoir dégluti et souffler pour évacuer son stress, elle ouvrit la fenêtre. Le balcon n'avait pas non plus d'endroits pour se cacher : si la personne qui venait dans la pièce avait l'idée d'aller porter son regard sur le dehors, elle serait découverte très rapidement. Sybile grimpa donc dans l'arbre qui lui avait permis d'accéder à la chambre. La fillette eut à peine le temps de se camoufler au milieu des feuilles que quelqu'un ouvrit la porte. Elle ouvrit de grands yeux ébahis lorsqu'elle vit la mère d'Adaline, fugacement, dans l’entrebâillement de la porte. La peinture ne rendait pas grâce à sa beauté. La voir bouger, dans une si belle robe, était comme contempler une apparition. Cette « rencontre » ne dura que quelques secondes, mais elles suffirent à éblouir la petite fille. Adaline vivait vraiment dans un conte de fées, finalement. Et subitement, Sybile eut honte. D'elle, mais aussi de sa mère. Si elle était sale et négligée, s'était en partie à cause de sa génitrice qui, était trop occupée à conter fleurette à Valhart pour s'occuper ad minima de son enfant.

Jamais elle n'aurait la chance d'avoir une chambre. Jamais elle n'aurait une jolie robe. La nourriture serait toujours légèrement faisandée. Mais, il fallait que la fillette passe outre de sa déception : ce serait sans doute sa seule occasion d'avoir une amie. Lorsqu'elle rentrerait, Valhart la punirait et comme toujours, elle devrait faire avec. La fillette se demanda tout de même si tout cela en valait la peine. Quelques heures de bonheur pour une raclée monumentale ?... Elle se résonna en se disant que le mal était déjà fait et qu'il avait été accompli lorsqu'elle s'était échappée au beau milieu de l'après-midi. Alors, elle croisa les doigts, pour que la mère de son amie croie au mensonge qu'elles avaient fomentaient toutes les trois. Ce n'était pas gagné, mais Louisine saurait sans doute être plus convaincante que les deux fillettes, certes espiègles mais peu expérimentées dans l'art du mensonge.

« J'espère que tout se passera bien... » Murmura Sybile en se pinçant les lèvres avec ses dents. Au pire, Adaline serait forcée d'aller au bal et elle, elle n'aurait plus qu'à retrouver son chemin dans le quartier des nobles paisiblement endormi. Les bas-fonds de Viralys la terrifiait bien plus. Les gens du cirque lui avaient déjà raconté plusieurs histoires sordides sur des petites filles disparues et ensuite vendues comme servante dans des demeures de nobles aux goûts pour le moins... Étranges. Était-ce pire que le cirque ? Assurément !

Une chouette hulula non loin d'elle et, Sybile manqua de pousser un petit cri de surprise. L'animal la regardait avec ses grands yeux ronds, tout en tournant la tête. Cela lui donnait un aspect presque comique et la peur que la gamine des rues avait éprouvée se dissipa très rapidement. Comme il devait être agréable d'être un oiseau, songea-t-elle en essayant de se rapprocher du volatile qui, étrangement ne broncha pas, comme-ci elle se sentait en sécurité près de cette maison.

« Toi aussi, la lumière d'Adaline t'attire ? » Souffla-t-elle très doucement pour ne pas être entendu depuis la chambre, mais aussi pour ne pas faire fuir l'oiseau.

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Dim 7 Aoû - 23:34
"Comment ça elle ne peut pas aller à la soirée?"

La porte s'ouvrit dans un brusque élan de colère. Adaline se cacha sous ses draps un peu plus. Cette attitude pouvait la rendre coupable malgré les premières apparences. Mais la mère de la jeune marquise n'était pas focalisée sur sa fille, mais sur sa nourrice. Il s'agissait d'une des rares fois que la domestique tenait tête à sa maîtresse, et elle était loin de l'apprécier. Fussillant Louisine du regard, elle se dirigea vers le lit d'Adaline avant d'en être une nouvelle fois empêchée par la nourrice.

"Je suis désolée madame, mais il serait prudent de ne pas trop s'approcher. Elle vient tout juste de rejeter son repas, cela pourrait être contagieux. Il serait fâcheux que la maladie ne se répande au cours de la soirée."

La duchesse d'Escrot d'Estrée sembla hésiter. Elle n'aimait pas qu'on lui tienne tête, mais elle s'inquiétait bien plus de sa santé et de son apparence que la plupart des gens. Si elle se retrouvait dans un état lamentable à ce genre d'événement, les nobles ne ferait que feindre l'inquiétude alors qu'ils ne seront que consterné par son comportement. Une réputation est dure à forger. Elle savait comment son mari avait réussit à conserver la sienne. En l'épousant. Mais les apparences étaient souvent trompeuses et sans le savoir, c'était en étant près d'elle qu'il avait vécu son plus grand déshonneur. Elle venait de passer 10 ans de sa vie à se rattraper. Mais vu les regards que lui lançait Sachain d'Escrot d'Estrée à leur "fille", elle savait qu'il ne lui avait jamais pardonné. Si encore Adaline avait pu être normale, il aurait pu apprendre à l'aimer. Mais il s'agissait d'une hybride. Le pire était certainement que Leessa d'Escrot d'Estrée ne pouvait s'empêcher de l'aimer. Elle était tout ce qui lui restait de son réel amour. L'ennui était seulement qu'il s'agissait d'un Laguz. Elle se surprit pourtant une nouvelle fois à regarder sa fille avec dégoût. Elle avait tellement prit l'habitude de le faire pour ne pas s'attirer les foudre de son mari qu'elle avait oublié d'arrêter lorsqu'elle se retrouvait seule avec elle. Il valait mieux pour elle de toute façon, elle n'aurait pas compris... Peut-être serait-ce arrivé en grandissant... et elle ne le lui aurait jamais pardonné. Elle ne savait même pas ce qu'elle était, juste qu'elle était une paria.

Elle se dirigea lentement vers son lit et s'agenouilla près de sa fille, ne prenant pas garde aux mises en garde de sa domestique. Elle approcha lentement sa main du front d'Adaline, qui se contenta de reculer, apeurée. Leessa retira sa main avant de la rapprocher une nouvelle fois, pour finir par vérifier sa fièvre. Étrangement elle n'en avait aucune, mais la sueur perlait sa peau. Elle couvait peut-être quelque chose, mais elle semblait surtout effrayer. Un éclat de douleur perça les yeux de la duchesse. Ce n'était pas la vie qu'elle aurait voulu pour son enfant. Et pourtant elle n'avait pas réellement eu le choix, n'est-ce pas? Où dû moins elle avait fait le choix d'honorer sa famille plutôt que de lui tourner le dos. Elle aurait peut-être dû fuir avec sa réel amour et leurs filles. Mais on ne pouvait pas retourner en arrière. En se relevant, elle lissa sa robe pour en enlever les plis et se tourna vers Louisine.

"Laissez-la se reposer. Je vous laisse veiller sur elle. J'emmènerai Gilbert avec nous."

Un mouvement ayant attiré son attention, Leessa tourna la tête vers la porte fenêtre. Elle crut voir une forme humaine se dissimuler dans l'arbre. C'était donc de ça qu'il s'agissait, sa fille avait finalement trouvé quelqu'un à qui se confier. Elle espérait au fond d'elle, qui que ce soit, qu'Adaline trouverait quelqu'un de confiance, en plus de cette folle de domestique qui la protégeait coûte que coûte. Une personne de son âge, serait la bienvenue dans sa vie. Mais en levant les yeux un peu plus, elle remarqua un oiseau près d'elle. Une chouette. Son sourire disparut comme il était venu et ses yeux s'ouvrirent. Ce n'était pas possible... ce ne pouvait pas être... elle se dirigea vers l'extérieur, mais la chouette avait disparut. Une chouette harfang, aussi blanche et pure que l'homme qui l'habitait. Il ne les avait donc jamais abandonnées. Il était pourtant dangereux que ce genre d'animal soit repéré en plein jour. Après tout, un idiot fini serait capable de comprendre qu'un rapace nocturne apparaissant de jour avait quelque chose d'anormal. Son coeur se serra en priant pour sa sécurité. Alors qu'une boule se formait dans sa gorge et que ses yeux commençaient à se remplir de larmes, elle quitta la chambre, sans un regard de plus en arrière.

Un silence d'incompréhension remplit la pièce à son départ. Adaline se redressa dans son lit et échangea un regard avec sa nourrice. Elle pensait trouver quelques réponses à ce qu'il venait de se passer, mais Louisine ne semblait pas en avoir la moindre idée. La petite fille dirigea son regard vers la porte fenêtre en fronçant les sourcils. Sa mère avait peut-être surpris Sybile et s'apprêtait à rameuter la garde pour la renvoyer d'où elle venait. Elle n'en avait aucun droit! Elle était son amie. La seule qu'elle ait jamais eu en réalité. Sautant en bas du lit, elle agrippa la jupe de sa nourrice.

"Que s'est-il passé? Tu crois que Mère va dénoncer Sybile?"


La femme se contenta de caresser tendrement la tête de l'enfant, avec un doux sourire.

"Je ne pense pas. Ta mère a certainement recouvert une partie de ses esprits."

Cette réponse ne voulait pas dire quoique ce soit de plus pour Adaline. Elle savait pourtant qu'elle devrait s'en contenter. Les grandes personnes pouvaient vraiment avoir des discours mystérieux... La jeune marquise avait appris à s'y faire, mais elle espérait réellement comprendre le sens de ces paroles un jour. Pour le moment, elle allait profiter de sa soirée avec Sybile. Elle alla ouvrir la porte fenêtre, en souriant jusqu'aux oreilles.

"Je ne sais pas ce que Mère a vu ici, mais nous allons enfin pouvoir nous amuser! Viens! Nous allons attendre leur départ dans ma chambre!"

Alors qu'Adaline s'apprêtait à retirer sa robe sous les yeux de la vagabonde, elle retint son geste. Serait-ce une si mauvaise chose si son amie voyait ses plumes? Ne risquait-elle pas de s'éloigner, comme tout le monde autour d'elle? Elle lança un regard suppliant à sa nourrice, qui la réconforta d'un hochement de tête. La petite fille se tourna donc résolument vers Sybile.

"Ce que tu vas voir... risque de te faire peur... mais tu voudras toujours jouer avec moi pas vrai?"

Elle implora ces derniers mots. Elle était persuadée que tout le monde la fuyait à cause de ça. Même Louisine qui avait pourtant toujours été si gentille avec elle. Elle défit résolument les fils qui nouaient sa robe dans le dos, laissant largement apercevoir ses douces plumes blanches. Avant de se déshabiller entièrement, elle alla se cacher derrière le paravent et commença à enfiler de vêtements de garçon qu'elle portait régulièrement dans leur maison de campagne. Une fois prête, elle n'osa toutefois pas sortir, appréhendant la réaction de son amie. Déglutissant, elle osa prendre la parole.

"Est-ce que... ça va?"

Elle était inquiète. Inquiète que ce qu'elle avait peut-être réussi à trouver en Sybile puisse disparaître en un claquement de doigt. Mais elle avait lu quelque part, que les amies devaient partager leurs plus grands secrets. Adaline ne connaissait la vagabonde que depuis quelques heures, mais elle était si différente de tout ce qu'elle avait pu connaître, qu'elle espérait que peut-être, sa réaction aussi changerait. Elle avait peur qu'en sortant de derrière ce paravent, elle ne trouve la pièce vide, la petite fille enfuie, et la cité à ses trousses. Le risque était trop grand, et elle regrettait à présent d'avoir prit cette décision.

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Lun 15 Aoû - 16:22
Soudainement, le regard de l'oiseau dévia de Sybile pour se concentrer vers la porte vitrée de la chambre. L'animal semblait être doué d'une immense intelligence et cela se lisait dans son regard doré. L'enfant était réellement surprise de voir la chouette réagir ainsi, comme ci, elle était viscéralement attirée par la mère d'Adaline qui s'était rapproché de la fenêtre. La fillette se tortilla sur la branche, faisant légèrement s'agiter les branches. L'écorce n'était pas réellement agréable au toucher de ses cuisses nues sous sa robe sale. Sans doute dérangé ou pour rendre service à la gamine trop turbulente, le volatile quitta son perchoir pour s'élancer dans les airs. Une ou deux plumes s'échappèrent de ses ailes alors que l'animal prenait de l'altitude et, Sybile l'observait, fascinée. Elle n'était d'ailleurs pas la seule, puisqu'elle put voir que la mère de son amie faisait de même, un drôle d'air sur le visage, avant de quitter la chambre. Quelle drôle de famille, songea la petite artiste avant de commencer à glisser le long de la branche pour revenir à l'intérieur de la chambre de son amie.

Lousine et Adaline devaient être soulagées d'avoir réussi à duper la maîtresse de maison. Si leur plan n'avait pas fonctionné, la petite noble aurait traversé la chambre très rapidement avant d'être sortie de force et, Sybile n'aurait eut qu'à faire demi-tour et rentrer chez elle, ou plutôt au campement en espérant que la raclée qu'elle recevrait à son retour ne serait pas trop salée. Finalement, c'est Adaline elle-même qui lui ouvrit la fenêtre et c'est avec un immense plaisir que Sybile s’engouffra à nouveau dans la chambre. En quelques pas joyeux, elle se saisit des mains de son amie, tournant légèrement autour d'elle : la soirée allait être mémorable et c'était une belle victoire pour les deux chipies et leur chaperonne.

« Oui ! J'ai cru à un moment être découverte, mais une jooooolie, jolie, jolie chouette m'a sauvée ! Elle était toute blanche ! » Répondit-elle alors que son amie lui confirmait ce qu'elle savait déjà, à savoir, que leur petite supercherie avait fonctionné à merveille.

Elle libéra les poignets d'Adaline afin que cette dernière puisse enfin se changer. Mais, au moment d'enlever sa robe, la petite noble sembla hésiter et affichait un regard craintif, perdu... Avait-elle honte de se déshabiller à la vue de sa nouvelle camarade ? Si c'était cela, Syile détournerait le regard, après tout, elle aussi commençait à avoir du mal à se mettre nue devant les autres personnes du cirque : sa poitrine commençant timidement à poindre et quelques remarques grivoises lui étaient attribuées, surtout de la part des hommes. Et lorsqu'elle était uniquement avec sa mère, cette dernière, la regardait avec des yeux vides d'émotions, sans jamais la défendre ou la rassurée après une petite moquerie. Et puis finalement, sa langue se délia. Quelque chose qui faisait peur ? Soit. Sybile fit un signe de croix sur sa poitrine pour lui indiquer qu'elle lui jurait de ne pas bouger et que, quoi qu'elle découvre rien ne changerait.

C'est alors que la petite noble découvrit son dos. Ce dernier était tapissé de plumes aussi blanches que la neige. Sybile resta incrédule pendant un instant, ainsi, sa nouvelle amie était à moitié laguz ? Pourquoi devrait-elle avoir peur de cela ? Beaucoup de gens du cirque avaient des particularités physiques étranges pour des humains, comme Ygerne, dont les articulations étaient tout inversées ou Léonard et Léopold, deux frères siamois. La fillette s'avança doucement afin de rassurer son amie, mais celle-ci fila rapidement dernière un paravent pour se changer et n'en ressortit qu'après avoir passé des vêtements de garçons.

« Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ? » Déclara doucement Sybile en se rapprochant tout en souriant.
« Elles sont vraiment jolies tes plumes et elles ont l'air douces en plus ! Même si ça pas être pratique pour se gratter le dos et peut-être que les chats du coin sont un peu méchants avec toi parfois, mais, je ne verrais pas pourquoi j'aurais peur d'une si jolie, jolie, jolie chose ! » Gloussa-t-elle doucement en saisissant la main d'Adaline.

« C'est vrai que c'est surprenant, parce que je ne pensais pas que tu étais une petite laguz, mais ce n'est pas grave, ni terrifiant, ni laid ni quoi que ce soit ! »
Enchaîna-t-elle chaleureusement, ne comprendrait réellement pas où était le problème des plumes dans le dos.
« Tu es très belle comme tu es ! » Dit-elle tout en menant Adaline près de la fenêtre afin de voir le carrosse familiale quitter le domaine.

Les deux fillettes attendirent, Sybile serra un peu plus fort la main de son amie lorsqu'elle vit la voiture passée les grilles. Elles étaient enfin libres. L'artiste lança un regard à la gentille domestique qui les surveillait du coin de l’œil avant de glapir de bonheur, en tout entraînant Adaline à sa suite. La fillette dévala les escaliers en chantonnant joyeusement et ne s'arrêta que devant la grande porte du manoir. Sybile regarda alors son amie.

« Prête ? » Demanda-t-elle tout simplement dans un sourire, avant de pousser la porte pour quitter la demeure, Louisine sur leurs talons.

Sybile lâcha alors la main d'Adaline pour se jeter dans l'herbe fraîche. La fillette roula trois ou quatre fois sur elle-même. Ses cheveux étaient en pagaille et étaient clairsemés de brin de verdure et de pétales de pâquerettes. Une fois sur le dos, la petite danseuse inspira à plein poumon. Si la maison d'Adaline était vraiment jolie, propre, grande et ordonnée, elle n'aurait jamais la majesté des étoiles, ni la douceur de la caresse du vent et ne sentirait jamais aussi bon que la nature ambiante. La liberté était un bien plus précieux qu'une maison, un titre où une jolie robe. Bien que tout posséder ne déplairait pas à Sybile, elle n'enviait plus réellement son amie à présent.

« A quoi veux-tu jouer ? » Lâcha-t-elle doucement tout en se redressant sur ses genoux.

Adaline
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Dim 4 Sep - 0:25
La tête baissée, les bras crispés, Adaline attendait que ne tombe le cri, le déglutition, l'exclamation de dégoût ou le simple silence qui accueillerait cette découverte. Mais aucune de ces pronostiques ne vint. Elle finit par redresser la tête lorsque Sybile lui posa une question sur un ton des plus calmes. Comme si ces plumes dans le dos était la chose la plus naturelle au monde. Mais ce n'était pas naturel, n'est-ce pas? Sa mère n'arrêtait pas de lui répéter que cette différence pouvait ruiner leur famille. Alors comment son amie pouvait-elle réagir de cette manière? Elle eu un moment de vide, ne sachant pas très bien comment réagir. Devait-elle être heureuse que Sybile ne s'échappe pas en courant? Ou méfiante quant à sa réaction inappropriée? Et puis, elle semblait en savoir énormément sur sa... condition, alors que personne de son entourage ne souhaitait en dire un mot. Trépignant alors sur place, elle ne pensait qu'à une seule chose. En savoir plus au sujet de ces "laguz". De quoi s'agissait-il?

"Dis-moi... c'est quoi un lagusse?"

Du coin de l'oeil, elle entrevit sa nourrice se raidir à cette question. Étrangement, elle n'avait pas réagit lorsqu'Adaline avait décidé sur un coup de tête de partager son terrible secret avec sa nouvelle amie.

"Mademoiselle, vous ne devriez pas..."

"Pas quoi? Parler avec ma nouvelle amie? Si tu répondais à mes questions lorsque je te les pose, je n'aurais même pas besoin de lui demander de ça."

Son ton était froid. Elle le tenait de sa mère. La petite marquise avait beau être une enfant, elle avait participé à assez de discussion paraissant anodine, mais se retrouvant être chargées de sous-entendus. C'est ainsi qu'elle avait appris à parler, même si elle mettait rarement à profit ce talent. Avec Louisine, c'était différent. Elle pouvait lui parler franchement, sans détours, mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'utilisait pas ses talents de manipulatrice pour la faire culpabiliser. C'était de cette manière qu'elle gagnait ses débats. En tant que fille de noble, elle se devait d'avoir une certaine autorité naturelle. Pourtant elle se contenta de lancer un regard noir à sa gouvernante, avant de reporter son attention sur Sybile. Sa nouvelle amie n'avait pas besoin d'assister à ce genre de scène. Et puis, elle la regardait comme s'il s'agissait de Naga en personne. La détentrice de toutes les réponses à ses questions. Elle espérait sincèrement découvrir même légèrement quelque chose sur elle-même. À cause de ces plumes, Adaline avait toujours eu peur des oiseaux. Elle ne pouvait pas trouver ces êtres beaux, pas avec les regards que lui lançaient ses parents et les domestiques tenus au secret.

Et puis elle se rappela que Sybile ne serait pas là éternellement. Même si elle tenait absolument à avoir des réponses, elle devait profiter d'elle tant qu'il était encore temps. Lorsque sa nouvelle amie lui demanda si elle était prête, Adaline prit une grande inspiration et hocha la tête, déterminée. Il était temps de s'amuser jusqu'à plus soif! Attrapant la petite fille par le poignet, elle lui fit dévaler les marches de la grande maisonnée quatre à quatre pour arriver dans le jardin. À cette heure-là, tous les domestiques étaient rentrés chez eux et ceux qui vivaient dans la demeure devait être en train de manger à n'en plus finir, profitant de l'absence de leurs maître. Il s'agissait d'un jour de fête pour tout le monde. L'obscurité du jardin empêchait les enfants de voir grand chose et la jeune marquise se dirigea vers quelques piquets, puis brandissant une boîte d'allumette, elle commença à éclairer l'endroit. Elle aimait énormément cette ambiance, qui lui rappelait particulièrement la place des Lumières. Ce quartier de Viralys était plein de vie, d'odeur et de couleurs. Cette nuit était agréable. Il ne faisait pas froid. Une soirée inoubliable semblait avoir lieu.

"Bon... je ne sais pas si tu connais ce jeu. Je ne sais même pas très bien les règles, mais j'ai vu d'autres enfants y jouer et je trouvais qu'ils avaient l'air de beaucoup s'amuser. Ça s'appelle la marelle je crois..."

Sans plus de détails, Adaline alla chercher un immense rateau, avec lequel elle s'évertua de déblayer un large et long rectangle sur le gravier. L'ustensile était grand et lourd et la jeune marquise maudit sa petite taille. Il semblait si simple pour le jardinier de faire de même... Une fois cette entreprise finie, la petite fille ramassa un bâton et traça plusieurs cases sur la terre meuble dans lesquelles elle inscrivait les nombres jusqu'à 6, avant de marquer "CIEL" dans la coupole surplombant son chef d'oeuvre. Suite à cela, elle se frotta les mains pour évacuer la terre, et ramassa un cailloux avec un immense sourire.

"Alors, je te montre!"

Elle s'éloigna du dessin de quelques pas et lança son cailloux sur la case numéro 1. Elle rata.

"Bon euh.... normalement lorsque tu loupes, tu passes ton tour... mais on va dire que ça ne compte pas pour le moment!"

Ramassant une autre pierre, elle finit par atteindre sa cible et jubila. Elle s'avança ensuite près de la structure géométrique et se mit sur un pied. Elle sauta par dessus le numéro 1, puis atterrit successivement sur les autres cases avant de refaire le trajet en sens inverse et de ramasser son cailloux avec un équilibre fragile.

"Voilà! Et tant que tu ne rate pas ta cible, tu continues à monter en évitant la case où est posé le cailloux! Mais si tu marches sur une ligne et que tu n'atteint pas la case, c'est à la personne suivante! En plus tu dois aussi éviter la case où se trouve la pierre de l'autre personne."


Elle semblait satisfaite de ses explications et regarda son amie avec un sourire, l'engageant à commencer. Elle espérait que son amie trouverait ce jeu amusant! D'ailleurs elle le connaissait peut-être déjà et sa démonstration lamentable avait dû la laisser de marbre.

"Enfin, si ce jeu te plait pas, on peut en trouver un autre!"

Adaline voulait à tous prix faire plaisir à son amie. Mais elle comptait tout de même avoir des réponses à ses questions avant qu'elles ne se quittent. Elle voulait savoir ce qu'elle était de si détestable pour les grandes personnes...

Sybile
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Sujet: Re: Y-a-t-il une princesse dans la tour ? [PV Adaline - Flashback]   Ven 16 Sep - 15:20
La petite marquise évoqua à nouveau le jeu auquel elle voulait jouer ; plus tôt dans la soirée, elle l'avait désigné sous le nom de « marelle ». Sybile se redressa doucement et avança jusqu'à l'allée gravillonnée et regarda son amie tracer une étrange forme sur le sol à l'aide d'un râteau. La gamine faisait légèrement la moue : où voulait-elle en venir ? La jeune artiste ne s'attendait pas à des jeux dessinés sur le sol, mais plus à des courses-poursuites interminables ou des choses beaucoup plus... Physiques, mais peut-être qu'Adaline n'avait pas réellement la santé ou la forme pour suivre le rythme de la fillette de cirque, qui, depuis son plus jeune âge enchaînait quotidiennement les entraînements pour réaliser des danses et des acrobaties toujours plus impressionnantes. Après tout, la petite marquise n'avait pas ce genre de d'obligation, alors, il était normal qu'elle ne désire pas faire des jeux réellement fatiguant. Sybile garda toutes ces pensées pour elle – une chose rare, et écouta avec attention la démonstration afin de connaître les règles du jeu pour s'amuser au mieux avec Adaline.

La chose avait l'air plutôt simple et, la petite farceuse se retint de se moquer gentiment de son amie et de ses pirouettes précaires... Peut-être que faire des acrobaties en jouant rendrait la chose plus drôle, aussi bien pour elle que pour Adaline ? Après la démonstration, Sybile se leva doucement, époussetant ses genoux couverts d'herbes et de vert. Avec un sourire taquin et malicieux, elle attrapa une petite pierre sur le sol : elle était noir et contrastait parfaitement avec le reste des graviers qui, eux, étaient blancs ou plus ou moins nacrés.

« Il suffit de lancer, c'est ça ? » Dit-elle doucement avant de s’exécuter. Le petit caillou tomba une première fois sur la case numéro trois avant de rebondir pour finir sa course sur la quatrième. Sybile inspira doucement avant de se mettre devant la première case et de sourire à Adaline. Elle espérait que ces petites facéties fassent plaisir à son amie ! Comme il serait plaisant de voir un magnifique sourire naître sur les lèvres de la petite marquise !
Doucement, elle leva la jambe pour imiter la posture à cloche-pied qu'avait adopté Adaline. Sans effort, elle sauta sur la case numéro une, juste avant de prendre une impulsion un peu plus puissante afin de faire une volte. Ce n'était pas très compliqué comme mouvement, mais d'ordinaire, il demandait un peu d'élan et si, il avait été réussit cette fois, Sybile se contenta de continuer son « tour » de jeu sans rien risquer d'autre : le sol n'était pas moelleux et ne serait pas tendre avec sa peau en cas de chute !

« Ada... Je fais quoi maintenant ?? » Demanda-t-elle alors qu'elle avait atteint la case baptisée « Ciel »... La fillette s'en voulut de ne pas avoir été plus attentive aux explications, mais bon... Ce n'était pas bien grave ! Là au moins, elle ne risquait pas un coup de bâtons ou pire si jamais elle n'avait pas été attentive. Juste une petite moquerie ou deux de la part de sa camarade de jeu. Sybile releva le nez et observa Lousine, qui, un peu à l'écart regardait les deux enfants joués. La petite artiste lui fit des grands signes joyeux, un rire joyeux courant sur ses cordes vocales.

Finalement, Sybile se souvint des autres règles du jeu et réussit à terminer son tour. Perdre l'équilibre lui serait réellement difficile et, en vu de la taille des cases qu'avait tracé Adaline, elle était presque sûre de pouvoir jouer avec les yeux bandés, mais en vu des légères difficultés que rencontrait son amie, elle n'avait pas très envie de faire étalage de ses compétences et de son agilité.
Se fut alors au tour d'Adaline, mais Sybile n'y prêta pas grande attention : sauf lorsqu'elle reviendrait, là, la gamine félicitera son amie joyeusement pour ce tour de jeu réussi, mais, en attendant, elle était perdue dans ces pensées. Jusqu'à ce qu'une petite lueur attire son regard. La fillette cligna des yeux rapidement avant de se redresser et d'aller vers la petite lumière entre le vert et le jaune.

« Adaaa viens voiiiir » Dit-elle doucement tout en se penchant en avant sur l'étrange point lumineux.
« Tu sais ce que c'est ? » Demanda-t-elle doucement lorsqu'elle sentit son amie non loin d'elle– comme ci parler à haute voix allait effrayer la boule de lumière.

Sybile leva alors le nez et s'aperçut que cette petite lueur isolée ne l'était pas tellement et que, vers l'arrière du jardin, une multitude de petites lumières illuminaient la pelouse. La petite artiste se mordit la lèvre d'excitation avant de courir droit vers le rassemblement. Elle se mit à rire après avoir fait une pirouette, sa voix résonnant contre les pierres du manoir. Ce devait être un truc de riche, se disait-elle en observant la pelouse scintiller. L'effet était particulièrement beau lorsqu'une brise légère venait agiter les brins d'herbes. Les joues roses, elle se félicitait de voir pareil prodige alors qu'il ne s'agissait que de simples lucioles.

« On essaye d'en capturer ?! » Dit-elle en revenant en courant vers Adaline, le souffle légèrement court à cause de tous les gloussements et des rires qu'elle produisait.

« Oh et... » Elle se rapprocha pour chuchoter à l'oreille d'Adaline.
« Les laguzs sont des créatures, un peu comme les humains, sauf qu'ils peuvent se transformer en de magnifiques animaux ! Ils ont d'ailleurs en général quelques traits de leur véritable apparence sous leur forme humaine ! On a une tagüel au camp, c'est une laguz lièvre ! Elle a de jolies oreilles et une petite queue toute mignonne... En voyant tes plumes, je me suis dit que, peut-être avais-tu un peu de sang magique dans les veines aussi ! Mais c'est superbe, moi aussi je voudrais avoir des ailes ! » Dit-elle en souriant doucement, puis en attrapant la main d'Adaline.

« Quoi qu'il arrive, tu es mon amie pour la vie maintenant » déclara-t-elle joyeusement avant de planter un baiser sur la joue de la petite marquise.

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