Andra restait muette, comme une poupée que l'on convoitait, entouré de gens, surtout d'hommes un peu trop absorbé par elle. Sa soeur n'était pas loin, parlant avec quelques personnes qu'elle connaissait, laissant sa plus jeune comme un appât à poisson dans la mer. Faisait-elle exprès ? Il y avait des chances. Andrastea, ne disait rien, ne bougeait même pas, se sentant pas à l'aise à se faire ''dorlotter'' de regards émerveiller pour elle. Elle ne faisait que sourire devant le groupe de gens en disant un mot ici et là, désintéresser par leur sujet de discussion. Elle répondait vaguement à leurs questions, surtout sur ses visions de mariages. Elle n'était pas à l'aise de parler de ce sujet depuis que sa soeur lui a avoué un secret que ses parents avaient gardé. Apparemment, à sa naissance, elle était promise à un certain Cromwell. Elle avait questionné des gens à Chon'sin et ...elle avait obtenu rien de concluant. Mais pourquoi cette affaire était étouffée ? Qui était cet homme ? Cette nouvelle l'avait un peu surprise à la fois titillé sa curiosité. Depuis, elle était pensive...

Ce qu'elle détestait, c'était d'être considéré comme une poupée. Elle savait qu'elle était jolie et qu'elle attirait les regards, mais là, en ce moment, elle les trouvait trop...collant. Certains étaient plus respectueux que d'autres tandis qu'une partie puait l'égoïsme....

Elle ne voulait pas être mariée à un de ses hommes qui ne voulait que pour sa beauté. Elle avait l'impression qu'ils ne s'intéressaient pas à elle avec sincérité, l'enterrant de belles paroles sur leur prouesse et leur talent. Pourquoi ne pouvait-elle placer un mot ? Ses hommes ne voyaient qu'eux-mêmes. Oh, il y avait un qui sortait du lot, mais il ne semblait pas convaincu d'être là. Andra trouvait que les bals masqués étaient drôles à la fois...hypocrites. Ils se ruaient sur elle, même si elle était aussi mystérieuse que ses dames flamboyantes à l'attitude de dame un peu trop centrée sur elles-mêmes. Le bon côté des choses de cette fête c'est dès que les gens portaient un masque, des traits de personnalités ressortaient plus et on voyait quelques vrais visages. D'autres, il cachait leur identité...pour se dissimuler derrière un personne pour se donner un air. Andra ...voyait tout de ça. Elle n'avait pas vu un seul qui l'intéressait, malgré tout. Elle essayait de jouer au jeu de '' célibataire surprise'', sauf qu'on dirait qu'elle voulait voir le vrai visage de son prétendant. Elle-même, elle se mettait un air. Elle n'était pas très bavarde avec un sourire doux. Que pouvait-elle faire d'autres ? Elle se disait qu'Ayden était bien mieux que les hommes qui avait supposé bien plus de charisme que lui. Elle, tout ce qu'elle voulait, c'était un homme sincère...qui avait la tête sur les épaules et qui la respecterait comme elle est.

Déguisée. Son visage était caché d'un masque fin, en dentelles noires, avec des quelques plumes et des bijoux, avec une seule fleur rose. Sa robe était un mélange de kimono de dame de Chon'sin avec quelques touches Rosannien pour aller avec le reste des autres femmes. Elle se démarquait des autres, malgré tout, créant de l'exotisme. Ses couleurs n'étaient que du rose, du noir et du blanc, n'allant pas avec les couleurs flamboyantes de certaines. Ses lèvres, colorées de noir, créaient une sorte d'harmonie sombre avec son masque. Ses ongles, peinturés aussi de noir, lui donnaient un air de dame plus mythique. Andra ne voulait pas être comme ses autres femmes. Elle voulait se démarquer.

Mais pourquoi sentait-elle qu'elle était trop différente ?

Elle voulait sortir un peu pour mettre ses idées aux clairs. Elle s'était inclinée en disant.

+ Veuillez me pardonner, je dois aller voir ma soeur.

Pour ensuite s'éloigné du groupe. Elle marchait doucement, évitant tous les regards qui pouvaient la rendre mal à l'aise. Elle se demandait pourquoi sa soeur lui faisait tout ce mal. Notre Lord savait très bien qu'elle devra se marier, mais....elle voulait se marier avec quelqu'un qu'elle aime. Elle ne voulait pas être comme ses dames qui n'avaient pas le choix de faire avec les choix des parents. Si ce Cromwell était ici ? Non, sûrement pas. Elle se disait que peut-être c'était une idiotie pour la réveiller. Sa soeur peut utiliser ce genre de tactique en essayant de toucher une partie sensible de son coeur....

- Et maintenant, le clou de la soirée ! La danse des célibataires.

Elle avait tourné sa tête, un peu incertaine. Elle était encore dans ses pensées, sur un nuage. Puis, une main l'avait tiré vers la piste de danse. Elle se laissait guidé, surprise. Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi n'avait-elle pas réagi ?

-  Je vous en doit une.

Elle clignait des yeux, puis, elle s'était retournée vers l'homme qui l'avait tiré. Son air sombre...ses yeux d'un bleu glacial, perçant qui la transperçait de barre en barre. Elle avait frissonné d'un violent coup, frappé par le regard qu'il avait.

Qui était-il ?

Elle s'était remise rapidement pour se mettre en place. Il fallait danser ? Elle le suivait. Elle affichait un étrange sourire amusé, pur, comme si cette situation l'avait étrangement amusé. Elle ne l'avait pas vu de la soirée et là, il la kidnappait pour une danse ? Se sauvait-il de quelqu'un ou bien...avait-il pris n'importe quelle femme pour s'en tirer ? Elle était curieuse.

+ Vous m'en devez une ? Et comment je peux savoir que vous allez me redonner une faveur si...vous ne me connaissez pas ?

Elle gloussait un petit rire. Elle continuait de danser et, fidèle à elle-même, se montrait plus gracieuse et plus volatile...tout en gardant les pas de danse de base. Comme une fleur, elle tournoyait...faisant presque volé ses cheveux et quelques brins de dentelles qu'elle avait sur le corps. Puis, dès qu'elle était prête de cet homme, collé à lui plus précisément, elle s'était approchée de son visage pour lui susurrer.

+ Vous êtes marrant de vouloir me dire ceci...vous ne savez même pas quel genre de femmes que je suis.

Elle ne pouvait quitter son regard qui l'aspirait tant. Quelque chose en elle bouillonnait. De la curiosité ? Ce genre de regards en disant grand.

Ce à quoi ressemblait la partenaire de danse de Ko'Wei ? Le mage noir n'en avait aucune idée. Son regard de glace restait fixé dans les miroirs roses de la jeune femme. C'était tout d'abord une marque de respect. Il avait en face de lui un individu, pas un morceau de viande. Ensuite, c'était comme une façon de faire du pied de nez à son oncle. En montrant peu d’intérêt à la figure de la jeune femme, il montrait à tonton que non, il ne dansait pas parce que la femme l’intéressait, mais uniquement parce qu'il était obligé. Mesquin ? Vrai. Mais digne de Ko'Wei.

Mais la raison numéro une pour laquelle Ko'Wei fixait les yeux de la jeune femme, c'est parce qu'il avait l'impression d'y lire un sentiment étrange. Était-ce de la tristesse ? Pas vraiment. Est-ce qu'on pouvait appeler ça de l'ennui ? Non plus. Ko'Wei ne savait pas comment décrire cela. C'était presque le genre de choses qu'il pouvait voir dans le miroir. Qui était cette personne ? Ko'Wei sentait presque une sorte de lien.

Bon, il ne savait pas ce que la jeune femme avait bien pu vivre. Si ça se trouve il se trompait complètement. C'était peut être un air affecté, qu'elle utilisait parce qu'elle dansait avec l'homme le plus laid de la soirée. Ce fut elle qui rompit le contact en premier avant d'approcher son visage extrêmement proche de celui du mage noir. Il sentit une goutte de sueur descendre le long de sa colonne vertébrale.

Quel genre de femme elle était elle ? La remarque fit sourire Ko'Wei. Il s'approcha de l'oreille d'Andrastéa.

« C'est que vous ne savez pas quel genre d'homme je suis alors. Mais tournez discrètement votre tête sur la droite. »

Dem'Phu, le regard a moitié triste de voir son Ko'Wei dans les bras d'une autre femme, a moitié furieuse de voir une greluche lui voler son futur. Le mage noir esquissa un sourire. Elle était amusante, dans le genre grinçant.

« A moins que vous ne soyez l'enfer, je pense que je préfère vous devoir quelque chose que danser avec elle. Je n'ai malheureusement que trop peu de patience pour les femmes dans ce genre. Elles sont trop … Uerk. »

Ko'Wei sourit largement. Il voulait a moité l'effrayer, a moitié voir jusqu’où elle pourrait aller.

« Et puis de toute façon, l'enfer ne me fait pas peur, loin de là. »

Ko'Wei recula son visage et continua un peu à danser. Son visage avait repris son sérieux naturel. Il rapprocha encore une fois son visage de l'oreille d'Andrastéa.

« Mais si vous ne savez pas qui je suis, c'est que la soirée ne vous a pas intéressé alors. Oh, ne vous inquiétez pas, je ne dis pas ça négativement. Moi aussi, si j'avais eu la possibilité de partir, je l'aurai fait. Malheureusement, comme vous, je suis bloqué ici. »

Le visage de Ko'Wei se referma un peu. Il devait se changer les idées. Peut être que la jeune femme pourrait le sortir de son ennui profond.

« Et qu'est ce qu'une femme comme vous pourrait demander comme faveur ? Je suis curieux de voir, je dois vous l'avouer. »

Parfois la vie pouvait t'offrir des surprises inattendues, qu'elles étaient bonnes ou mauvaises...

Et là, avec cet homme qui avait sorti de nuls parts, Andra trouvait ça rigolo. Elle prenait cette situation pas avec une perception de peur, mais plutôt quelque chose d'amusant. Cela l'avait sorti de sa '' tristesse'' de quelques minutes auparavant et elle en était redevante...même si ....la scène était étrange. Est-ce que cela était un hasard, ou bien...?

- C'est que vous ne savez pas quel genre d'homme je suis alors. Mais tournez discrètement votre tête sur la droite.

Elle avait bougé sa tête à la droite pour y voir une femme. Elle semblait furieuse, même presque dégoûté.

- A moins que vous ne soyez l'enfer, je pense que je préfère vous devoir quelque chose que danser avec elle. Je n'ai malheureusement que trop peu de patience pour les femmes dans ce genre. Elles sont trop … Uerk.

Elle avait tourné doucement son regard vers lui, pour planter ses yeux rose pâle dans les siens qui, pour une raison qu'elle n'arrivait pas à bien discerner, trouvait magnifique. Elle sentait un sentiment de déjà vu, comme si elle comprenait la lueur de ses yeux. De la solitude ?

- Et puis de toute façon, l'enfer ne me fait pas peur, loin de là.

L'enfer, un monde très intriguant pour elle. Elle qui aimait les choses sombres, les choses qui sortaient de l'ordinaire...elle-même....elle n'avait pas peur. L'enfer faisait partie d'un équilibre, tout comme le supposé bien et le supposé mal. Pourquoi avoir peur de quelque chose de la vie ? Si cet endroit existait, elle aimerait bien le visiter pour ensuite en juger. Les humains préféraient avoir des fantaisies en se créant des peurs inutiles, tandis qu'eux-mêmes pouvaient être les plus pires personnes de l'histoire. L'humain aveuglé par lui-même, se sent toujours impuissant ce qu'il ne connaît pas...

- Mais si vous ne savez pas qui je suis, c'est que la soirée ne vous a pas intéressé alors. Oh, ne vous inquiétez pas, je ne dis pas ça négativement. Moi aussi, si j'avais eu la possibilité de partir, je l'aurai fait. Malheureusement, comme vous, je suis bloqué ici.

Était-il devin ? Peut-être qu'il l'avait observé depuis un moment et qu'il avait remarqué qu'elle ne se sentait pas à l'aise dans cette foule ? Avait-il chaussure à son pied ? Ou bien il savait lire les émotions cachées dans les yeux ? Des questions qu'elle se posait avec amusement. Les hommes les plus malins savaient comment prendre la belle dès qu'elle était à la merci, pensive ou ailleurs. Elle admirait aussi sa sincérité et sa perspicacité. De même que sa danse...il savait très bien danser. Tout allait si bien, comme un pétale sur de l'eau...

- Et qu'est-ce qu'une femme comme vous pourrait demander comme faveur ? Je suis curieux de voir, je dois vous l'avouez.

Elle n'avait pas laissé son sourire derrière. Elle continuait de danser, joie sur ses lippes.

+ Passer un peu de temps avec moi après cette danse ? Vous avez attiré ma curiosité. Si, bien sûr, vous ne voulez pas rester une minute de plus.

Disait-elle, sincère.

+ On va faire comme ceci. Moi, je veux éviter des personnes et vous...

Elle avait fait un léger signe de tête à la femme qu'il avait mentionné plus tôt.

+ Vous vous sauvez de ça. Nous pourrions dans un coin tranquille, rien dire et faire semblant ?

Il avait gloussé un petit rire amusé.

+ Ou sinon, je peux vous créer une diversion pour que vous vous enfuyez. Les femmes, tout comme les hommes, peuvent être des pots de colle sans merci. Ça, je comprends, alors ne vous en faites pas. Si je peux aider, je serai ravi de vous prêter main forte.

Disait-elle sincèrement, avec bon coeur. Elle pensait ceci sans arrière penser, comprenant la situation de l'homme. Même si elle était fascinée par lui, elle ne pouvait pas tout avoir, n'est-ce pas?

+ Je crois que...si vous choisissez de me parler, l'enfer ne serais pas si mal, non ? Et puis, d'après certains textes que j'ai lu....c'était un endroit très intéressant. Moi non plus, il ne me fait pas peur...

Elle lui avait lancé un clin d'oeil puis...la danse avait arrêté. Elle tenait fermement sa main, entre les siennes, sur sa poitrine. Les applaudissements s'étaient levés et les gens s'inclinaient. Andra, elle était trop concentrée sur lui, absorbé par ses yeux.

+ Alors ? Le choix est vôtre, mon cher.

Elle n'avait pas lâché sa main, comme si elle ne voulait pas qu'il parte. Elle fixait ses lèvres, attendant une réponse qui pourrait lui plaire. Bien sûr, elle faisait avec ce qu'elle avait.

Ko'Wei plissa légèrement les yeux. Attendez là. Wop hop hop là. Depuis quand les jolies jeunes femmes voulaient passer du temps avec lui ? Serait-ce un « piège » de tonton ? Avait elle été envoyée par l'oncle de Ko'Wei pour le séduire et lui faire accepter l'idée d'un mariage ? Cela faisait sens après tout. Jamais une femme ne pourrait autant s’intéresser à un petit squelette malsain comme lui.

Mais ça voudrait dire que ses instincts les plus profonds se trompaient. Il avait bien vu dans les yeux de la femme la même tristesse, la même envie d'ailleurs et d'autre chose que lui. Il était confus. De plus, il sentait comme une étrange chaleur sur sa m... PARDON ? Que faisait sa main aussi proche de la gorge de la jeune femme ? Autant la tenir pendant la danse était une chose, mais en dehors. N'oubliez pas que Ko'Wei était encore un jeune débutant pardi. D'un geste qu'il aurait voulu moins brusque, il retira sa main, le pourpre lui montant légèrement aux joues.

« Erm … Je serais volontiers d'accord pour passer un peu plus de temps avec vous mais ... »

Doucement, le cerveau de Ko'Wei commençait à refonctionner correctement. Il secoua doucement la tête.

« Hum, comme je le disais, je serais ravi de passer un peu plus de temps avec vous, mais je dois établir une règle. »

Il lui murmura dans l'oreille de sa partenaire.

« La condition est que nous ne dévoilions pas nos noms ou autres choses de ce genre. Allons y complètement à l'aveugle, sans titre, sans nom, sans pression aucune. Si nos chemins devront se recroiser plus tard, ainsi soit il. Disons, dans cinq minutes sur le balcon ? »

Avant de l'éloigner totalement de la jeune femme, Ko'Wei laissa passer ses lèvres extrêmement proches de la joue de la jeune femme, comme pour laisser planer le doute sur un baiser. Personne ne sait quel fut le vrai but de Ko'Wei. Était ce un geste sensé créer l'envie chez la personne ? Ou bien plus simplement s'était il dégonflé. Ko'Wei disparut dans la foule.

Les cinq minutes qu'il s'était donné avaient un but précis. Il alla chercher un des serviteurs de la maison et à deux, ils allèrent mettre un peu d'ordre sur le balcon. C'était un endroit prisé a partir duquel on pouvait voir une bonne partie de Mei'An. Ko'Wei avait toujours aimé cette vue. Mais il n'était pas là pour admirer quoi que ce soit. N'ayant pas été le seul à penser au balcon, il y avait des traces de passage. Cependant, comme il était assez éloigné du reste de la fête, les serveurs passaient peu. Ceux qui s'y rendaient avec un verre avaient donc la fâcheuse tendance de laisser traîner leurs déchets. Une véritable horreur.

Il ne restait plus qu'une petite minute avant l'heure qu'il avait dit. Maintenant seul sur le balcon, Ko'Wei se laissait aller à penser. Il était sûr que tonton était maintenant au courant qu'il passerait une partie de la soirée avec une dame. Cette simple pensée faisait hésiter Ko'Wei. Peut être qu'il devrait montrer son indépendance en envoyant chier Andrastéa. Ou bien peut être que c'était ce a quoi s'attendait tonton, une sorte de mind game récursif où seulement tonton pouvait gagner. Il fallait aussi prendre en compte que ce Ko'Wei ressentait. Il avait envie de mieux connaître cette étrange personne qui semblait tant lui ressembler, mais dans le même temps, si il y avait une telle ressemblance, elle souhaiterait peut être rester seule ? Qui pouvait dire ce qu'elle voulait vraiment ?

Rah, c'était vraiment trop rageant, pensait Ko'Wei. Voila pourquoi il préférait la solitude de la bibliothèque.

Les yeux fixés vers le panorama, Ko'Wei ne prêtait plus attention à ses alentours.

Un sourire en coin naquit sur les lèvres de Ko'Wei. Pour être tout à fait franc, lui non plus ne comprenait pas bien pourquoi il avait accepté. D'habitude, il aurait trouvé n'importe quelle excuse pour ne pas devoir supporter la présence d'une autre personne. Était il en train de changer ?

Il eut un petit rire sec.

« Pourquoi je la fuit ? Regardez moi bien. Je doute qu'une personne éprouvant de l’intérêt pour moi soit saine d'esprit. »

Ko'Wei pensait à moitié ce qu'il pensait. Lui, l'homme entre deux mondes, nulle part chez lui et partout intrus ne pensait vraiment pas faire un bon époux.

« Désolé, j'ai tendance à me montre critique envers moi même quand je suis stressé. »

Il sentait ses mains devenir moites. Aussi loin qu'il se souvenait, c'était la première fois qu'il se trouvait ainsi seul avec une demoiselle de son âge qui n'était pas sa cousine. C'était … dérangeant et impressionnant, surtout au vu de la soirée. Même si il avait fait un effort pour être inaperçu, il y avait toutes les chances pour que ça se sache. Il poussa un long soupir et sentit comme ses jambes se dérober sous lui. La pression sociale commençait à être un peu trop forte pour lui. Il se sentait mélancolique en répondant à la question de la jeune femme.

« Pourquoi je la fuis … Hum. Avez vous regardé ses yeux ? On peut y lire toute la satisfaction d'une femme élevée pour n'être rien d'autre qu'une usine à enfants. Je suis certain que son rêve le plus grand dans la vie est de rester tranquillement chez elle et d'y mourir entourée d'enfants. »

Ko'Wei fut pris d'un frisson. Il ne faisait pas si froid pourtant.

« Certaines théories veulent qu'en fait, la lumière de la lune soit tout simplement une réflexion de la lumière du soleil. »

Son ton de voix baissait un peu. Il devenait sérieux.

« Pourtant, la lumière de la lune est différente que celle du soleil, on est d'accord. C'est l'alliance de deux forces, qui l'une sans l'autre seraient beaucoup moins belles. Je me vois un peu comme la lune. »

Ko'Wei se perdit quelques secondes dans ses pensées. Pourquoi lui parlait-il de ça ?

« Si je devais me marier, je veux épouser une femme qui soit le soleil de ma lune. Qui me permette de m'exprimer dans des façons qui me sont inaccessibles seul. Nous avons un beau ciel étoilé ce soir. Les étoiles sont magnifiques. Pourtant, il n'y en a qu'une qui rends la lune si belle. »

Le mage noir se gratta le menton.

« Bien sur, il faut aussi que cette femme soit une lune que mon soleil pourrait aider. Pas question que ma femme soit uniquement pour moi un tremplin ou un moyen d'atteindre un but. Il faut qu'elle brille aussi fort que la lune. »

Était-ce l'alcool ? Ko'Wei soupira. Elle n'était sûrement pas née celle qui serait sa femme. Et elle ne serait sûrement jamais. Mais c'était un état de fait auquel Ko'Wei s'était habitué.

« Désolé de vous embêter avec ça, je monopolise la parole. Je ne sais pas quel âge vous avez, mais vous non plus vous n'avez pas trouvé d'époux. Pourtant, j'ai vu le regard des hommes se retourner sur votre passage. Que c'est il passé ? Si cela ne vous dérange pas de me parler de ça bien sur. »

Ko'Wei avait ressenti une sorte de connexion dans leur tristesse. Peut être ce lien existait-il sur d'autres plans ? C'était un bon moyen de le savoir.

- Pourquoi je la fuit ? Regardez moi bien. Je doute qu'une personne éprouvant de l’intérêt pour moi soit saine d'esprit.

Andras l'inspectait et ...elle ne comprenait pas pourquoi il disait ceci. Chaque personne avait un physique différent et c'était ça qui faisait la beauté de la différence. Aux yeux de la Chon'sinienne... personne n'était laid. Peut-être qu'elle était dépourvue du sentiment superficiel ou bien qu'elle était quelqu'un qui voyait la beauté en chaque chose. Bien sûr, elle était humaine, mais elle était moins portée à dire que les gens....était laid...sans savoir regarder la personnalité. Elle déteste que les gens ne prennent même pas le temps de comprendre et de bien analyser. Même à travers le masque de cet homme, elle pouvait lire une certaine....tristesse.

- Désolé, j'ai tendance à me montre critique envers moi même quand je suis stressé.

Elle regardait en avant d'elle, vers le bas.

+ Ne vous en faites pas. Je ne suis pas ici pour vous juger.

Elle se retenait de dire plus. Elle le laissait parler.

- Pourquoi je la fuis … Hum. Avez vous regardé ses yeux ? On peut y lire toute la satisfaction d'une femme élevée pour n'être rien d'autre qu'une usine à enfants. Je suis certain que son rêve le plus grand dans la vie est de rester tranquillement chez elle et d'y mourir entourée d'enfants.

Elle avait croisé ses bras sur ses coudes, un peu mal à l'aise. Pour elle, ce n'était pas une chose mauvaise....c'était un but comme un autre. Certes, elle peut comprendre le certain dégoût de l'homme, mais...devrait-il être ainsi ? Les femmes n'ont pas le choix comme les hommes. Certaines doivent écraser leur rêve parce qu'elles ne sont que des objets dans la société où les hommes doivent utiliser. Un accessoire fait uniquement pour procréer, regarder et avoir du plaisir. Comme une poupée qui ne devra rien dire, ni même avoir une conscience propre. Peut-être qu'il ne comprend pas ça et c'est pourquoi elle ne va rien dire. Elle aimerait bien au moins appuyer un point, sauf que pour le moment, elle préfère rester muette.

- Certaines théories veulent qu'en fait, la lumière de la lune soit tout simplement une réflexion de la lumière du soleil.

Elle avait entendu cette théorie, elle aussi. Plutôt, lu dans les bouquins qu'on lui avait fait lire. Elle a été longtemps passionnée par l'astrologie ainsi que la géographie. Elle avait toujours voulu comprendre le monde et leur mystère.

- Pourtant, la lumière de la lune est différente que celle du soleil, on est d'accord. C'est l'alliance de deux forces, qui l'une sans l'autre seraient beaucoup moins belles. Je me vois un peu comme la lune.

D'un coup sec, elle s'était retournée vers lui. Elle portait une main sur son coeur, comme si elle sentait un drôle de pincement étrange. Alors, lui aussi..il se voyait comme la lune...? C'était étrange à entendre. Les gens sont prompts à se dire qu'ils sont des soleils tout en ayant peur des mystères de la lune. Cet inconnu n'hésitait même pas à dire, ouvertement, qu'il s'associait à cet astre....

- Si je devais me marier, je veux épouser une femme qui soit le soleil de ma lune. Qui me permette de m'exprimer dans des façons qui me sont inaccessibles seul. Nous avons un beau ciel étoilé ce soir. Les étoiles sont magnifiques. Pourtant, il n'y en a qu'une qui rends la lune si belle

Elle regardait de côté, montrant dans ses prunelles de la compréhension. Elle-même, elle pensait ceci.

- Bien sur, il faut aussi que cette femme soit une lune que mon soleil pourrait aider. Pas question que ma femme soit uniquement pour moi un tremplin ou un moyen d'atteindre un but. Il faut qu'elle brille aussi fort que la lune.

Ses lèvres se pinçaient en un sourire attendri. Cet homme parlait avec sincérité et ça, Andra, respectait ce geste. Ce n'est pas tous les jours qu'un homme qui parlait ainsi...avec son coeur...et non avec des mensonges.

Elle commençait sérieusement à s'intéresser à lui...

- Désolé de vous embêter avec ça, je monopolise la parole. Je ne sais pas quel âge vous avez, mais vous non plus vous n'avez pas trouvé d'époux. Pourtant, j'ai vu le regard des hommes se retourner sur votre passage. Que c'est il passé ? Si cela ne vous dérange pas de me parler de ça bien sûr.

Elle penchait légèrement sa tête de côté. Devrait-elle parler aussi, sincèrement, à son tour ?

+ Les hommes ne voient qu'en moi un objet de covoitise. Je suis comme vous, je cherche le soleil qui fera briller ma lune. Je ne veux pas de ses hommes qui ne font que penser uniquement à eux-mêmes...

Disait-elle, sous un ton bas avec une légère lueur triste.

+ Je suis une des rares femmes de mon statut qui n'as pas encore eu un mariage forcé. Ma soeur ainsi que mon père me laissent le choix de choisir qui je veut. Je ne veux pas un homme qui ne me plairait pas. Je ne suis pas difficile...je veux juste quelqu'un qui me respecte en tant que femme et non en tant qu'objet. Mais on dirait...

Elle avait un rictus semi-amer.

+ ...que c'est trop demandé.

Puis, elle avait porté sa main sur ses lèvres en ricanant, amusé. Avait-elle vraiment dit cela ? On dirait que c'était tout nouveau, du interdit...qui faisait du bien quand on osait en user.

+ Pardon, c'est juste que ce genre de chose...je n'ose pas le dire à voix haute.

Elle se sentait étrangement mesquine, mais réaliste.

+ On dit...que le soleil est une étoile, d'après des théories. Est-ce l'étoile que vous parlez ? Vous m'avez dit '' Pourtant, il n'y en a qu'une qui rend la lune si belle'', alors j'en conclus que le soleil est dans vos paroles ? Drôlement, et étrangement, je...m'associe aussi à la lune. Avec elle, je me suis toujours senti bien. Tous les soirs où je l'ai contemplé...elle était là, dans le ciel, seule...magnifique.

Pendant qu'elle disait ses quelques derniers mots, elle avait levé son regard vers le ciel.

+ Les historiens ont toujours voulus la toucher, mais je crois qu'elle est bien là où elle est. Intouchable, forte, mystérieuse....comme une guerrière. À mes yeux, elle représente ce que les humains redoutent. Une part sombre...une part de vérité.

Elle ne se rendait pas compte qu'elle laissait aller ses paroles, mais...étrangement, elle se sentait en étrange confiance. Elle parlait en toute sincérité. Est-ce que l'homme à côté d'elle aller prendre la fuite ? Au point qu'elle était rendue, elle s'en foutait. Elle voulait, pour une fois, parler sans qu'elle devait toujours se retenir. En ce moment, même si cela était peut-être sans sens, elle osait dire ce qui passait dans ses pensées.

+ Ah ! et...si vous voulez encore fuir devant la femme qui vous suit...vous pouvez m'utiliser. Ça serait mieux ainsi, non ?

Elle avait tourné sa tête vers lui, en penchant de côté. Ses lèvres affichaient un très grand sourire enjoué.

De son statut ? Mais avec qui dont était en train de discuter Ko'Wei ? Jusqu'ici, il s'était dit qu'elle était sûrement une noble de bas étage comme lui. A moins qu'elle ne soit un peu vaine et fière de son titre ridicule ? Non, ce n'avait pas l'air d'être le genre. En tout cas, il pouvait comprendre son avis. Il n'y avait rien de plus dévalorisant, de plus humiliant de n'être réduit qu'a un certain nombre de qualités plus ou moins factices. C'était, pour Ko'Wei, comme refuser une part d'humanité. Il grinça des dents.

Par contre, il n'était pas d'accord avec la suite du discours de la jeune femme. Il avait peut être sûrement une vision triste et pessimiste de la nature humaine, mais pour Ko'Wei, l'humain n'avait pas peur de sa part d'ombre, loin de là. Toutes les guerres, assassinats et autres malheurs qui collaient à l'histoire de l'homme comme une sangsue en étaient, pour Ko'Wei, bien la preuve. Une fois qu'elle eut fini de parler, il la regarda.

Oui, elle était jolie. Oui, son sourire était beau et franc, même si légèrement teinté d'une certaine tristesse noble. Il fallait être aveugle ou sourd pour ne pas le voir. Mais cela ne suffisait pas pour Ko'Wei, loin de là.

« Je vous remercie platement de votre proposition, mais je ne puis l'accepter. »

Il laissa quelques secondes passer.

« Si nous devons nous revoir, je préférerai largement que ce soit de notre propre volition qu'a cause des autres. Si il est une chose que je ne souhaite absolument pas faire, c'est vous donner l'impression que je vous utilise pour échapper à une quelconque obligation, maintenant que l'on se connaît un peu. Croyez moi si vous le voulez. Pensez si vous l'entendez que je ne dis cela uniquement dans le but de vous séduire ou je ne sais quelle bêtise, mais je sympathise avec votre envie d'être considérée comme un individu et non un simple faire valoir. »

Ko'Wei fixa la lune.

« Je ne suis pas non plus d'accord avec votre vision de la lune. L'humain n'a pas peur de l'ombre. »

Inconsciemment, la magie de Ko'Wei commençait à faire des siennes, absorbant un peu de la lumière autour du mage noir.

« Je pense que le mot le plus correct, ce serait assumer. Je pense que les gens aiment la lune, mais n'osent pas le dire. C'est idiot, au fond. Quand bien même aimer la lune serait mal, quel serait le soucis si tout le monde le faisait ? Non ? »

Ko'Wei soupira quelques instants. Il commençait à avoir mal au crane.

« De toute façon, pour moi, la lune n'est pas inaccessible. »

Ko'Wei tendit la main comme pour saisir l'astre.

« Avec la volonté, je suis persuadé que l'on peut arriver où on veut. Même sur la lune. »

Il replia son bras. Ce n'était cependant pas demain la veille. Il était encore faible. Il était encore petit. Mais il n'abandonnerait jamais.

« La lumière. L'obscurité. Le soleil. La lune. Au font, toutes ces choses ne sont que les deux cotés d'une même pièce. Les deux parties d'un tout. Il faut la lumière pour faire de l'ombre. Il faut de l'ombre pour supporter la lumière. Souhaiter l'un en reniant l'autre serait une erreur je pense. »

Ko'Wei lâcha un petit ricanement. Il se trouvait idiot, à déblatérer des anneries pseudo-philosophiques.

« Désolé de vous embêter avec ça. Vous n'êtes sûrement pas venue ici pour entendre des stupidités d'un jeune homme avec trop de temps libre. Je n'ai pas l'habitude que les gens s’intéressent a mon avis sur les choses, alors j'ai tendance à toujours un peu trop m'étendre. En tout cas, discuter avec vous est enrichissant. Cela me fait plaisir d'avoir rencontré quelqu'un qui … hum ... »

Ko'Wei ne savait pas vraiment comment finir sa phrase. Ils n'étaient pas d'accord. Donc il ne pouvait pas dire cela. Mais il y avait une sorte d'entente entre les deux. En tout cas, elle n'était pas de ceux qui refusaient totalement la discussion quand elle n'allait pas dans leur sens. C'était rafraîchissant. 

« Qui écoute … C'est le mot que je cherchais. »

Il lui adressa un petit sourire awkward. Il n'avait pas vraiment l'habitude de sourire avec une vraie joie sur les lèvres.