Orchid est une jeune femme aux multiples facettes qui peuvent paraître presque à l’opposée les unes des autres pour ceux qui l'observerait sans faire la nuance de ses environnements. Comme toutes personnes de son clan, la nomade est extrêmement minutieuse et respectueuse envers sa monture, complètement impassible face aux insultes et à la misère humaine comme si la vie de son cheval était plus importante à ses yeux que le reste de ses compatriotes humains, bien que cette attitude vient plutôt d'une tendance à croire qu'un humain est apte à prendre soin de lui-même. Cette froideur, cette dureté d'âme cachent en réalité une personne lente à l'amitié, mais aussi à la colère qui peut se révéler une fidèle amie ou une Némésis implacable, une compagne à l'humour pince-sans-rire et un adversaire brutale. Elle est également sincère et honorable au point où sa parole vaut plus qu'un contrat blindé, mais elle peut donc être vu comme rustre et facilement manipulable.

Cet extérieur s'ouvre cependant de plus en plus à mesure qu'Orchid passe du temps hors de sa culture natale, laissant place à une personne très joueuse qui adore les paris, mais qui, paradoxalement, n'a rien à faire de l'argent hors du fait que celle-ci lui permet de jouer encore plus, avec des enjeux de plus en plus gros. Voyant les combats comme l'ultime pari où elle joue sa vie contre celles de ses adversaires, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle travaille comme mercenaire a Viralys. Si elle est encore stoïque la plupart du temps, elle se déride complètement sur les champs de bataille et les maisons de jeux, riant à gorge déployée avec abandon alors même qu'elle perd la rançon d'un prince aux dés. Cependant, gare à vos dents s'il vous viendrait l'idée de tricher lors d'un de ses jeux et ce même, surtout, si vous trichez en sa faveur.

Loin des grandes villes brillantes de mille feux où l’or règne comme seul maître de la destinée des hommes se trouvent plusieurs peuplades et clans nomadiques vivant des pâturages et de la chasse à la manière de leurs ancêtres depuis avant même la création des premiers châteaux de Rosanne. C’est au sein d’une des tribus des steppes qu’est née Orchid, ainsi nommée en l’honneur des fleurs qui venait d’éclore le jour de sa naissance à quelques mètres à peine de la tente de la sage-femme du clan du Puma, le lion des montagnes. Comme tout enfant des nomades, elle apprit à chevaucher presque avant même de pouvoir marcher sur ses jambes sans aide tout en s’entraînant à la chasse et à la lutte à travers des jeux avec les autres de sa génération, développant un respect profond pour les chevaux avec qui son peuple entretenait une relation presque symbiotique.

Un jour, alors qu’elle aidait le sage du clan à prendre soin du troupeau, Orchid s’approcha un peu trop près d’un jeune poulain qui avait coincé une de ses sabots dans l’entrée d’un tunnel de taupe, espérant calmer l’animal et le libérer de ce piège naturel avant que ses cris ne stress les autres chevaux ou qu’il ne se mutile dans sa panique. Restant calme malgré la situation, la jeune fille déposa une main rassurante sur le front de la bête qui, après un instant, se calma suffisamment pour qu’elle puisse le libérer, mais elle ne vit pas la mère s’approcher tant elle était concentrée, du moins pas avant de voir le sabot emplir son champ de vision avant de s’abattre sur le côté droit de sa tête. Si ce n’était de l’intervention du poulain qui s’interposa entre sa mère et l’humaine inconsciente, cette dernière aurait probablement été piétiné à mort en récompense de son geste, mais elle parvint donc à survivre assez longtemps pour que le doyen ne la traîne jusqu’à la tente du shaman où elle pourrait être sauvée.

Dorénavant aveugle d’un œil, Orchid se retrouva mise à l’écart par le reste de son clan, une paria de fait malgré la gentillesse de surface qu’on lui présentait. Jamais ouvertement persécutée, elle se retrouvait néanmoins isolée lors des jeux des nomades de son âge, n’étant que rarement invitée à la chasse bien qu’on lui offrait toujours une partie des gains. Après quelques années à se sentir aliénée, traitée comme une invalide alors qu’elle se savait toujours aussi compétente que quiconque dans son clan, la nomade, maintenant jeune femme, décida de quitter les plateaux isolés pour joindre la civilisation qu’elle n’avait connu qu’à travers les histoires des marchands, préférant tenter sa chance ailleurs que de mourir à petit feu sur les terres de ses ancêtres. Elle disparût donc dans la nuit avec ses armes sur le dos de son destrier, le poulain qu'elle avait sauvé devenu un fier étalon qui n'acceptait d'être chevauché que par celle qui l'avait aidé.

Quelques jours plus tard, Orchid atteignit enfin la civilisation, plusieurs fourrures de lion des montagnes chassés en chemin car elle savait que les citadins n'aidait pas les autres gratuitement, bien qu'elle ignorait encore que le troc n'était pas la base de l'économie locale.