Je regardais le vide.

Je buvais mon verre tranquille, un peu les épaules tombantes avec le cœur un peu morose. J'avais le code sur le comptoir, tête contre paume. Je n'avais pas la joie de sourire ni même de la force à rigoler avec des gens qui voulaient passer du temps. J'étais juste…dans mes pensées, un peu triste et surtout très blessé. J'étais tellement si heureux de venir près de ma princesse et là…avant de partir de Valm ….mon père adoptif m'a freiné dans m'a lancé de joie extrême.

‘' Manfred, on est venu ici pour le travail et non pour tes histoires de cœur ''

Je lui ai dit que si elle était là, je voulais au moins lui  dire coucou, mais je ne pouvais pas. Je sais qu'il ne veut pas que je fricote trop avec elle parce qu'il me connaît que trop bien. Il sait que mon cœur lui appartiens et que je suis quelqu'un, malheureusement, de très passionner et enflammé. Il ne veut pas que je prenne des risques à demander sa main si un jour, je craque. Je sais très bien qu'il veut uniquement me protéger, sauf que…depuis un moment…je me sens seul. J'ai voulu uniquement dire un coucou à Weiss sans pour autant passer une journée avec elle, si elle pouvait me voir. Je ne demandais pas la lune. Un petit instant de sa présence m'aurait suffi…

À moins que mon père sait que le petit instant pourrait durer bien plus longtemps. J'aurais craqué et laissé tomber le travail, aveuglé par mon cœur et mon désir d'être avec la femme que j'aimerais un jour avoir sa main...

Je suis jeune et esclave de mes propres émotions. J'en ai conscience et cela m'effraie moi-même.

Je lâche un soupire puis je bois une bonne gorgée de mon verre de lait en finissant le reste de ce qui me restait. Je demande ensuite à un aubergiste de m'en donner un autre, mais cette fois-ci, un alcool bien banal. J'avais fini mon plat depuis un moment, alors l'alcool me fera sûrement un peu de bien. Va falloir que je fasse attention à ne pas entrer dans ma chambre trop tard. Je sais que mon père est parti quelque part sans m'avertir, alors je suis seul avec moi-même jusqu'à ce qu'il reviennes. Et, cette solitude, me pèse. Si je suivrais mon coeur, j'aurais accourus chez Weiss, sauf que je ne vais pas me rebeller contre mon père. Je suis lâche à ce point...

Même si l'envie est là.

+ Parfois, on se demande ce qu'on fait est la bonne chose. Qu'en dites-vous ?

Dis-je à mon voisin sans porter attention. Je regardais le vide devant moi.

+ On se force à survivre....à vivre du mieux qu'on peut, mais souvent...on se ramasse un mur qui est....très dure à surmonter.

Je ne sais pas pourquoi je disais ceci. Peut-être que je me parlais à voix haute et/ou que j'espérais que mon voisin, que je n'ai même pas remarqué le physique, m'éclaircisse. La solitude me pèse autant que ça ?

Cela n'est pas grave si je n'ai aucune réponse. Je peux bien avoir l'air du mec triste qui traîne au bar, comme pas mal peuvent passer tous les jours. Par contre, mon physique et mes accoutrements laissent  les gens à penser que je ne suis sûrement pas d'ici ou...juste différent. En tout cas, je n'ai pas vraiment l'air d'un vrai combattant.

Je passe une main sur mon morceau d'armure  rouge, accroché sur mon épaule gauche,  en fermant les yeux. Walhart...je crois que je te fais honte. Je sais que ce n'est pas un jeune idiot comme moi qui pourrai ravoir ce qui m'est dû.

Mais l'espoir est toujours là. Au moins ?